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Le Nouvelliste

Le ministère de la Justice ne va pas déplacer le parquet du Bicentenaire

Dec. 6, 2019, midnight

Le tribunal de première instance de Port-au-Prince ainsi que la cour d’appel de cette juridiction n’ont pas toujours repris leur fonctionnement normal. Les juges ne peuvent pas tenir siège en raison de l’emprise des gangs armés qui contrôlent le Bicentenaire et l'insalubrité sur tout le boulevard Harry Truman. Une prise en charge de la zone par les autorités est plus que nécessaire. Cependant, l’idée avancée par le président de l'Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH), Me Jean Wilner Morin, pour déplacer le tribunal est rejetée d’un revers de main par le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP). S’il est vrai que le MJSP dispose des fonds nécessaires pour construire les tribunaux et déplacer ceux qui rencontrent des difficultés pour fonctionner, il n’est pas à l’étude au sein cette entité gouvernementale de délocaliser le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince. « Le parquet doit rester là où il est pour offrir le service public aux justiciables. Si dans d’autres milieux on en parle, au ministère de la Justice le projet de délocaliser le parquet n’est pas à l’ordre du jour », a déclaré Jean Roody Aly. Intervenant en marge d’un atelier sur la localisation des Objectifs de développement durable dans les communes frontalières, le ministre Jean Roody Aly, membre du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN), a insisté sur le fait qu’il revient à la police du tribunal et des différentes institutions qui y sont logées. « Nous avons passé des instructions à la police nationale qui a pris des dispositions pour sécuriser la zone et ainsi permettre au commissaire du gouvernement et aux substituts de vaquer à leurs occupations », a informé le ministre À l’heure actuelle, plusieurs institutions publiques et privées ont déjà quitté le Bicentenaire. L’Ordre des avocats de Port-au-Prince étudie les possibilités d’une délocalisation. En effet l’Ordre ne peut pas réaliser les élections pour le renouvellement de son conseil et l’école du barreau n’a pas pu organiser le concours d’admission pour la nouvelle promotion. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), en plein mouvement « peyi lòk », avait constaté l’impact de l’insécurité renforcée par des attaques perpétrées contre des magistrats et des institutions judiciaires. En tant qu’organe d’administration de la justice, le CSPJ avait reconnu aux magistrats le droit d’évaluer la situation et de voir si les conditions de sécurité étaient réunies avant d’aller travailler.