Le Nouvelliste
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle veut sauver l’année scolaire
May 22, 2020, midnight
L’année scolaire 2019-2020 aura été une “année spéciale”. Pierre Josué Agénor Cadet, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), qui continue de critiquer les incidences du mouvement "peyi lòk" sur le secteur éducatif, a exprimé sa volonté de sauver l’année académique. Le ministère travaille actuellement sur deux scénarios possibles. Selon le premier scénario envisagé, a expliqué M. Cadet ce mercredi sur Radio Magik 9, les activités scolaires devraient reprendre à partir du 3 août et dureront jusqu’au 30 septembre. Ce qui permettra aux élèves de compléter 120 jours de classe en présentiel. Ce qui semble être acceptable pour une “année spéciale”, selon le ministre qui a rappelé qu’une année scolaire normale dure entre 140 et 180 jours. D’après ses calculs, les établissements scolaires ont pu travailler pendant 70 jours en moyenne depuis le début de l’année scolaire qui a été perturbée par des troubles sociaux politiques. Les examens de neuvième année fondamentale se dérouleraient du 5 au 9 octobre dans le cadre du premier scénario. « Dans ces conditions, il y aurait un examen de baccalauréat avec une seule session. Il n’y aurait pas de session extraordinaire », annonce le titulaire du MENFP. Une réunion par visioconférence a eu lieu jeudi entre le ministre de l'Éducation nationale et des représentants du Collectif des directeurs d’écoles sur les différents scénarios envisagés par le ministère sur la reprise des activités scolaires. Pierre Josué Agénor Cadet annonce que les discussions se poursuivront avec d’autres acteurs du système éducatif. Si ces deniers valident le premier scénario, les activités scolaires pour la prochaine année académique, c’est-à-dire 2020-2021, démarreront le 9 novembre. « Mais cela dépendra de l’évolution de la situation », précise le ministre. Concernant le deuxième cas de figure, s’il arrive que le 3 août ne soit pas possible, le retour à l’école se fera le 3 septembre et la clôture le 30 octobre. Les examens de neuvième année fondamentale se dérouleront du 1er au 5 novembre et le baccalauréat du 16 au 21 novembre, selon le ministre, qui annonce pour ce scénario la réouverture des classes pour l’année académique 2020-2021 le 7 décembre. Après les nombreuses semaines de "peyi lòk" qui avaient impacté les activités, le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle avait imposé l’adoption du “Programme à compétence minimale”. « A cause de la Covid-19, nous allons laisser le programme à compétence minimale pour adopter un programme minima », a confié le titulaire du MENFP, soulignant que dans le cadre de ce nouveau programme, certains chapitres de cours seront laissés de côté. « Le retour à l’école, qui est nécessaire, devra se faire de manière progressive et encadrée et sur la base du libre choix de tous les partenaires éducatifs », a insisté le ministre qui est contre l’idée de faire passer les élèves au niveau supérieur automatiquement. « Dans un système à plusieurs vitesses comme le nôtre, on ne peut proposer que les élèves passent automatiquement au niveau supérieur. On ferait de torts graves au système éducatif haïtien », avance le ministre. Les activités scolaires sont paralysées depuis le 19 mars après que le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire sur tout le pays à cause de la présence de la Covid-19 en Haïti. Cette période d’état d’urgence sanitaire a été prolongée une nouvelle fois cette semaine par le gouvernement jusqu’au 20 juillet 2020.