Le Nouvelliste
Insécurité dans la ville des Cayes : le parquet et la PNH renouvellent leur volonté d'empêcher le pire
Nov. 5, 2019, midnight
Certaines zones sont présentées comme des bastions de l'insécurité. Dans des localités comme Deux-Mapous, carrefour Boyer ou dans les environs du pont La Ravine les malfrats ont terrorisé la population et rançonné les passants. Parmi des victimes figure le commissaire du gouvernement de la juridiction des Cayes. Sa maison a été pillée puis une partie de la cour de celle-ci incendiée le jeudi 31 octobre dernier. « Des individus cagoulés, sous prétexte de manifester, se sont introduits dans ma maison pour la vandaliser. Ils ont battu une personne qui est hospitalisée, et volé plusieurs motocyclettes », a déclaré Me Ronald Rochemond, qui affirme que ce qui s'est passé a un rapport direct avec ses mesures de sécurisation de la ville mises en place pour combattre les malfrats qui commettent des exactions contre la population. Le chef du parquet près le tribunal de première instance des Cayes a confié au journal qu'un groupe d'avocats militants de l'opposition a fait irruption le lundi 4 novembre dans le parquet pour libérer de force certains prévenus. Ces derniers étaient arrêtés pour des actes de pillage dans les locaux des institutions comme le CRS, la Croix-Rouge, le CARITAS et l'ONA. Pour Me Richemond, qui exige ce que sa sécurité soit renforcée pour accomplir son travail, « l'État de droit reconnaît le droit de manifester, mais à aucun moment on ne doit profiter de l'occasion pour commettre des actes de banditisme, des casses et des pillages. Le parquet ne peut pas le tolérer. On procédera à l'arrestation de ceux qui posent de tels actes ». Me Richemond a par ailleurs évoqué la thèse d'une persécution contre sa personne. La PNH à pied d'œuvre Dépassée par les événements, la Police nationale d'Haïti commence à reprendre ses cartes pour dissiper ce climat d'insécurité. Après le coup retentissant de l'arrestation des auteurs et co-auteurs de l'enlèvement contre rançon d'un chauffeur d'une compagnie, le directeur départemental de la PNH Jacques Jorel Orival affirme que la situation connaît une nette amélioration. Six personnes ont été arrêtées dans le cadre de ce dossier, dont un prenant la fuite en direction de la capitale. Le carrefour Boyer où cela s'est passé est relativement sécurisé, a ajouté le commissaire divisionnaire. Par ailleurs, les autorités policières confirment que la population se faisait rançonner par des malfrats et que la situation devient désormais sous contrôle grâce aux patrouilles et points fixes de police qui surveillent les rues. Jacques Jorel Orival a appelé la population au calme, assurant qu'il va continuer à travailler pour traquer les bandits armés, les mettre hors d'état de nuir la population et pacifier les zones à risques.