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Le Nouvelliste

Jude Célestin demande à Jovenel Moïse de partir le 7 février 2021 pour épargner au pays un bain de sang

Feb. 3, 2021, midnight

L’ancien candidat à la présidence, Jude Célestin, a brisé son silence pour se positionner dans le débat sur la fin de mandat de Jovenel Moïse. Dans une adresse à la nation publiée ce 3 février, celui qui arrive en deuxième position derrière Jovenel Moïse a souligné que « seule la Constitution est juge du mandat des élus ». « À cet égard, les articles 134-1 et 134-2 de la Charte de 1987 amendée sont péremptoires : le mandat du président  Jovenel Moïse se termine le 7 février 2021. Et si, en raison de la longueur du processus électoral enclenché en 2015,  des doutes devaient persister dans certains esprits tordus, obnubilés par l’ambition ou des fantasmes de longévité, la résolution du CEP de Léopold Berlanger les efface totalement en rappelant aux participants à ces joutes la règle constitutionnelle que le mandat des futurs élus, parlementaires et président, débutait dans l’année 2016 », a-t-rappelé. De l’avis de Jude Célestin, si le président décide de partir le 7 février 2021, cela évitera au pays de connaître le pire. « Ma qualité de légaliste, d’institutionnaliste, d’homme de compromis et de dialogue, ma mission autochoisie de vigile des valeurs démocratiques dans cette Haïti qui se cherche condamne sans appel le chaos ainsi que l’anarchie, la violence et le dechoukaj. Aussi ai-je décidé de rompre une fois de plus le silence pour en appeler à monsieur Jovenel Moïse et lui demander de respecter son serment et ses engagements constitutionnels. Qu’il se ressaisisse afin d’épargner au pays un bain de sang, car le peuple haïtien n’acceptera pas l’inacceptable ni ne supportera l’insupportable », a-t-il exhorté.  L’ancien candidat à la présidence a dressé un tableau sombre de l’administration de Jovenel Moïse. « Au lieu de donner à manger au peuple haïtien et d’augmenter son pouvoir d’achat, la mauvaise gouvernance, le gâchis administratif et l’impéritie de l’équipe au pouvoir ont conduit à l’effondrement des institutions étatiques. Avec le pullulement des gangs armés, l’insécurité généralisée et le kidnapping, la peur s’est installée dans les foyers. Si rien n’est fait, « la guerre de tous contre tous » bouleversera les prochains jours et l’avenir de la nation », a-t-il prédit.  Dans cette adresse à la nation, Jude Célestin est revenu sur le quasi-mutisme dans lequel il s’est enfermé depuis tantôt 4 ans. « Ancien candidat à la présidence et principale victime du hold-up électoral du régime Tèt kale, sans jamais avoir concédé la victoire à M. Jovenel Moïse, j’ai choisi de faire très peu d’interventions tout le long de son mandat. Cette attitude procédait d’un souci purement patriotique de ne pas mettre d’entraves à la concrétisation des promesses électorales de ce candidat, du moment qu’elles pouvaient éventuellement apporter du bien-être à ce peuple que j’avais choisi de servir avec amour et dévouement. Mais l’autocratie, l’autoritarisme, la mégalomanie et l’absence de vision de monsieur Jovenel Moïse ont jeté le peuple haïtien dans l’enfer de la misère, de l’insécurité et de l’instabilité. Alors, le silence n’est plus de mise », a-t-il estimé. Pour Célestin, il ne fait aucun doute. « Aujourd’hui, le compte à rebours commence et marche inexorablement vers la sortie de monsieur Jovenel Moïse du Palais national le 7 février 2021 », a-t-il clamé. Il a promis de s’associer à la population, ce, « pour monter la garde au chevet de cette Haïti qui dépérit sous la poigne maladroite d’une équipe sans vision ni idéal et qui a plongé notre patrie dans les affres de la misère, de l’insécurité, du kidnapping et de la peur ».