Le Nouvelliste
En plein Covid-19, les États-Unis renforcent la lutte contre le trafic régional de la drogue
April 27, 2020, midnight
Une séance d'informations en ligne s'est déroulée le vendredi 17 avril 2020 sous la houlette de l'amiral Craig Faller, commandant du « US Southern Command », à l’intention des journalistes des États-Unis et de toute la région, autour des opérations renforcées de lutte contre la drogue menées par cette entité depuis le début du mois d’avril. Dans ses propos liminaires, l’amiral Faller a réitéré la nature des menaces que représente le trafic régional de la drogue pour la sécurité intérieure des États-Unis et comment l’opération Orion V, lancée le 1er avril dernier, vise à les anéantir tout en déstabilisant le régime du président vénézuélien Nicolas Maduro, identifié comme le gros manitou de ce trafic illicite. Selon les révélations de l'amiral Craig Faller, les organisations criminelles transnationales – dépositaires du trafic illégal de la drogue, des armes, de personnes – consistent en une organisation illicite de 90 milliards de dollars par an cherchant à saper les démocraties de la région et des institutions partenaires des États-Unis. L’autre pendant de ce cercle vicieux qui affecte la sécurité de l'hémisphère occidental, a renchéri l’amiral, est constitué d'acteurs externes de l'État et d'acteurs malveillants –comme Cuba, le Venezuela, le Nicaragua, l'Iran et d'autres – ne partageant pas les valeurs démocratiques, et prospérant sur l'instabilité créée par les organisations criminelles transnationales. « Ces organisations criminelles transnationales sapent la sécurité aux États-Unis et dans nos pays partenaires, tuant plus de 70 000 personnes par an rien qu'avec les effets de la drogue aux États-Unis », a avancé l’amiral américain, précisant que c'est cette menace à la sécurité américaine qui justifie les opérations en cours. « Nous avons amélioré notre force de frappe avec des navires supplémentaires, à la fois la marine et la garde côtière des États-Unis, des hélicoptères, des avions de patrouille maritime, d'autres ressources de renseignement et certaines forces terrestres pour travailler avec nos partenaires », a poursuivi l’amiral Faller, soulignant son intention de travailler dans les domaines comme la mer, l'air, la terre, l'espace, le cyberespace et l'information, à l’instar des organisations criminelles transnationales, les narcoterroristes, qui opèrent également dans tous ces domaines. L’amiral Craig Faller a ensuite entretenu les journalistes du renforcement de cette opération en rapport avec le Venezuela où des narcotrafiquants travaillant à l'intérieur et à l'extérieur de ce pays sont devenus une cible, comme toute autre organisation criminelle transnationale, pour les opérations de perturbation, de démantèlement menées actuellement dans la région. « Aucune organisation criminelle transnationale n'est exemptée. Cette opération n'est pas spécifiquement orientée vers Maduro. Elle vise les effets déstabilisateurs des organisations criminelles transnationales », a expliqué l’amiral non sans spécifier que le président du Venezuela et ses amis ont été inculpés pour trafic de drogue, car ils profitent énormément de ce commerce illicite – avec une augmentation de 50% du trafic illicite de drogues à destination et en provenance du Venezuela ces dernières années. « Nous savons que Maduro et ses amis profitent de cette augmentation significative à la fois en provenance du Venezuela par air et par mer », a martelé l’amiral Faller. À la question de savoir si le SOUTHCOM détient des preuves que le régime cubain fait du trafic de drogue avec le régime vénézuélien, l’amiral a répondu : « Le lien entre le régime illégitime de Maduro et Cuba est certainement fort […], et Maduro doit sa position au pouvoir à l'influence cubaine, et elle l'entoure. Sa garde présidentielle est principalement cubaine; le service de renseignements est complètement infiltré par les Cubains. […] En soutenant le régime de Maduro, les Cubains ont sans aucun doute soutenu les activités illicites dans lesquelles Maduro est impliqué. » « Nous voulons mettre beaucoup de pression sur ces organisations criminelles transnationales; nous les battrons et nous retirerons le financement illicite de gens comme Maduro, ce qui leur enlèvera la capacité de déstabiliser les gouvernements et la région, et de tuer des gens dans les rues des États-Unis et dans nos pays partenaires », a assuré l’amiral Faller affirmant que cette opération ne vise pas spécifiquement le président vénézuélien quoique ce dernier soit, selon lui, complice et impliqué dans le trafic de stupéfiants. À en croire l’amiral, cette opération n'est pas conçue pour militariser les Caraïbes ni pour être une force d'invasion. « Le but de cette opération est de renforcer la sécurité pour sauver des vies; pas question de militariser les Caraïbes ou le Pacifique ni de les déstabiliser », a tenu à expliciter le responsable américain. Selon lui, « les États-Unis maintiennent et se concentrent fondamentalement sur la transition vers une démocratie légitime au Venezuela en utilisant la pression diplomatique et économique ».