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Le Nouvelliste

Identification nationale : Jovenel Moïse révèle avoir « choisi » la firme Dermalog…

Jan. 21, 2020, midnight

Le président Jovenel Moïse a révélé avoir « choisi » la firme Dermalog pour réaliser  l’identification nationale lors d’une interview accordée à Local 10 News, une télévision basée en Floride. « Tout le monde sait que l’entreprise que j’ai choisie est la meilleure entreprise d’indentification biométrique au monde. Je ne l’ai pas choisie parce que je connaissais quelqu’un au sein de l’entreprise. Je l’ai choisie parce que je sais qu’en tant que président, je dois offrir quelque chose de durable, de correct au pays. Ce choix  a fait couler beaucoup d’encre », a soutenu le président Jovenel Moïse. Le chef de l'État a assuré qu’il n’y a pas eu de corruption dans le cadre de ce contrat pour lequel l’État a déjà transféré 24 des 27, 7 millions de dollars à la firme Dermalog.  « À la radio, vous écoutez beaucoup de bruit parce qu’identifier l’Haïtien est l’un des plus gros coups que l’on puisse porter à la corruption en Haïti, parce que des gens ne pourront plus avoir une double identité. Une personne, une identification», s’est félicité le président Jovenel Moïse, révélant que des personnes influentes lui ont fait comprendre qu’Haïti n’est pas encore prête pour un système de ce genre.  Il a soutenu que l’identification est bénéfique au peuple haïtien  parce que « personne ne  pourra voler des élections ». Pour Jovenel Moïse,  « c’est normal que le système s’oppose » à lui dans cette affaire. Le président d'Haïti a indiqué qu’il parlera au peuple pour lui expliquer son choix. Le contrat de l’État avec Dermalog qui a conclu en 2017 pour 27,  7 millions de dollars, cinq ans après le débours de 50 millions de dollars pour le même travail, n’a pas reçu d’avis favorable de la CSC/CA.  La commission Éthique et Anti-Corruption, présidée à l’époque par le sénateur Youri Latortue, a, mi-2019, recommandé que l’action publique soit mise en mouvement contre le directeur de l’ONI, Max Élibert et la première dame, Martine Moïse. «Questionné par la commission, le 17 décembre 2018, le directeur de l’ONI Jacques Élibert eut à déclarer que c’est la première dame Martine Moïse, présente avec lui à Cannes, qui a fait le choix de la firme Dermalog », avait rapporté le sénateur Latortue, soulignant que  « le contrat pour la mise en place d’un nouveau système a été attribué à la firme Dermalog de gré à gré, sans appel d’offres, au mépris de la loi sur la passation des marchés publics ». Le Conseil national des acteurs non étatiques (CONHANE), le Réseau national de défense des droits humains ( RNDDH), la Commission épiscopale nationale Justice et Paix ( CE-JILAP) et le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme ( CARDH) ont publié, mi-2019, leur rapport sur le contrat entre l’État haïtien et la firme allemande Dermalog en vue de la production de la carte d’identification nationale unique. Ces organisations appellent l’Office national d’identification (ONI) à surseoir à l’enregistrement et à la nouvelle carte d’identification nationale unique et à se pencher sur l’opportunité d’épurer la base de données existantes. Elles demandent à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif CSC/CA) de se saisir du dossier, conformément à la loi du 4 mai 2016, en raison des « soupçons de corruption entourant le processus ».