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Le Nouvelliste

La Digicel commence à transférer les 3 000 gourdes promises par le gouvernement

May 7, 2020, midnight

Le décaissement des fonds promis par le gouvernement aux personnes les plus vulnérables pendant le Covid-19 a démarré cette semaine. Le 30 avril dernier, un premier groupe de 22 888 personnes ont reçu sur leur téléphone un message confirmant que 3 000 gourdes ont été virées sur leur compte MonCash.  C’est exactement 3 072 gourdes que l’État a autorisé à la Digicel de transférer sur le compte de chaque bénéficiaire, a précisé le P.D.G. de la Digicel Maarten Boute. Les soixante-douze gourdes seront retenues à la source comme frais par les agents MonCash au cas où les bénéficiaires décideraient de retirer tout le montant. Maarten Boute avait déconseillé aux bénéficiaires de retirer l’argent. Il les encourage à faire des transactions virtuelles.   Ce sont 1.5 million de  familles qui recevront cet argent, selon ce qu’avait annoncé le président de la République. Le gouvernement va autoriser un ou deux décaissements par semaine », a confirmé Maarten Boute soulignant que sa compagnie n’a rien à voir avec l’élaboration de la liste des personnes qui doivent recevoir les 3 000 gourdes. « C’est le gouvernement qui nous a soumis la liste des bénéficiaires », a-t-il dit. M. Boute a indiqué que suivant ce qui a été décidé avec le gouvernement, la compagnie peut créer un compte MonCash pour les personnes qui sont sur la liste mais qui n’ont pas de compte.  Est-ce que les personnes qui n’ont pas un compte MonCash sont automatiquement exclues de ce programme ? « Il y a déjà plus de trois millions de comptes MonCash dans le pays qui compte 2.5 millions de ménages, donc statistiquement, chaque ménage a un compte MonCash », répond  Maarten Boute. Selon le gouvernement, les 3 000 gourdes seront allouées par famille. Nombreux sont ceux qui craignent que les véritables bénéficiaires de ce programme soient des proches du gouvernement ou des petits malins qui vont faire en sorte de recevoir plusieurs virements.  « C’est de la responsabilité de l’État puisque la Digicel ne participe pas à l’élaboration des listes », a réaffirmé Maarten Boute, qui veut bien croire que ce ne sont que des gens qui sont réellement dans le besoin qui figurent sur les listes, puisque le gouvernement a dit avoir fait des enquêtes de voisinage. Mais le patron de la Digicel donne la garantie que l’historique des transactions sera conservée pendant plusieurs années et que la compagnie sera toujours disposée et disponible pour un audit par une « instance formelle habilitée à le faire ». Il informe qu’il y aura après chaque décaissement un communiqué précisant le nombre de personnes concernées.     La liste acheminée à la Digicel a été élaborée à partir du Système d’information du ministère des Affaires sociales (SIMAS), a précisé le directeur général du Fonds d’assistance économique et sociale. Les données du SIMAS ont été collectées dans le cadre d’une enquête dans les poches de pauvreté sur tout le territoire, selon M. Chatelier.  Il rejette les accusations selon lesquelles les listes auraient été constituées en général par des proches du pouvoir en place.   Le responsable du FAES soutient qu’un « travail de screening » est effectué avant d’envoyer les listes à la Digicel. «  Pour l’édification de tous, la première liste qui a été acheminée à la Digicel contenait près de 31 000 personnes, ce n’est qu’après un travail de screening au niveau du FAES qu’elle a été réduite à 22 888 personnes », déclare Charles Ernest Chatelier.   Le directeur général du FAES confirme que dans le cadre du protocole d’entente que le gouvernement a signé avec la Digicel, la compagnie est autorisée à créer un compte pour toute personne se trouvant sur la liste mais qui n’avait pas un compte MonCash, à raison de 50 gourdes par compte créé.  Dans une explication sur internet, Charles Ernest Chatelier a fait savoir que les enquêteurs du ministère des Affaires sociales recontacteront les personnes pour qui le compte a été créé de la même façon qu’ils les avaient identifiées lors de l’enquête.