this used to be photo

Le Nouvelliste

3 des 68 Haïtiens expulsés par les autorités américaines sont testés positifs au Covid-19

April 20, 2020, midnight

3 des 68 Haïtiens déportés en Haïti, le 7 avril, en provenance des États-Unis sont testés positifs au coronavirus, a révélé lundi le premier ministre Joseph Jouthe au cours d’une entrevue sur Radio Vision 2000. « C’est un pourcentage important vu le danger que représente cette maladie », a indiqué le chef du gouvernement au moment où il tentait de justifier les obligations de test et de confinement imposées à tous les Haïtiens qui veulent revenir au pays.  Le chef du gouvernement a souligné que parmi les personnes testées positives au coronavirus, certaines ne voulaient pas accepter le résultat. « Ils l’ont accepté de force. Cette maladie est une arme redoutable. S’il faut enchaîner quelqu’un ou l’enfermer pour le soigner, on ne va pas hésiter à le faire », a déclaré Joseph Jouthe. Selon Joseph Jouthe, les 68 Haïtiens ont été pris en charge par le gouvernement. « Ils sont logés pendant 15 jours à l’hôtel. La nourriture, l’hébergement, etc. tout est pris en charge par le gouvernement », a-t-il précisé, ajoutant que l’exécutif a procédé de la même manière au Cap-Haïtien pour les quelque 300 migrants haïtiens refoulés par les autorités de Turques et Caïques.  Les autorités américaines ont expulsé ces 68 Haïtiens, qui étaient en situation irrégulière, en pleine épidémie de coronavirus. En conférence de presse, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Claude Joseph, avait assuré que ces compatriotes ne présentent aucun symptôme de la maladie du nouveau coronavirus. Il avait même démenti des rumeurs selon lesquelles les concernés étaient exposés au virus. Le chancelier haïtien avait assuré que les États-Unis et Haïti avaient adopté un train de mesures pour éviter tout risque de contamination. « Le Département de la Sécurité intérieure et l’Agence pour l’application des lois pour l’immigration et la douane ont réalisé des examens médicaux pour tous les détenus en voie de déportation. C’est ce protocole que nous avons suivi. Ceux qui présenteront des symptômes seront isolés afin d’empêcher la transmission de la maladie. Du côté d’Haïti, les concernés seront mis en quarantaine. La prise en charge sera assurée par le ministère de la Santé publique et de la Population », avait-il confié. En revanche, le Miami Herald avait révélé que « parmi les passagers figure un détenu qui avait été exposé au coronavirus alors qu'il se trouvait dans une cellule d'immigration dans deux établissements différents (à Massachusetts et dans le New Hampshire) ». Le board éditorial du journal américain avait qualifié de punition cruelle et habituelle la décision de l’administration américaine d’orchestrer ces déportations. Le journal avait également critiqué la décision de l’administration américaine qui a réduit considérablement les fonds de l'USAID a mis Haïti et met un terme au programme de réunification des familles haïtiennes. « Infliger des douleurs à Haïti semble être une habitude », notait le journal début avril, appelant à cesser cette cruauté. Jean Daniel Sénat