Le Nouvelliste
Marie-Félicité Obas : belle comme un siècle !
March 2, 2020, midnight
Roland Léonard Marie-Félicité Obas, née le 16 février 1920, à Plaisance, des œuvres de Dantès Obas et de Miltude Marcelin, a rejoint le 16 février 2020 dernier le cercle prestigieux et restreint des centenaires dans notre pays. Elle a grandi dans sa ville natale, Plaisance, où elle a appris la couture et la cuisine à l’école des Sœurs de cette commune. Le l6 juillet 1945, elle épouse Joseph Mecklembourg Limage des Gonaïves. Ce mariage est célébré à Plaisance par le père Codada. Cette union féconde lui a donné huit enfants. Deux d’entre eux sont décédés : l’aînée et le Dr Noël Emmanuel Limage qui fut sénateur de la République sous la présidence de René Préval, de 2006 à 2007. Marie-Félicité Obas a vécu aux Gonaïves durant de très longues années. En 1970, elle décida de quitter le pays pour l’étranger en quête d’un mieux-être pour sa famille. Toutefois la vie n’a pas toujours été tendre pour elle. Elle a connu aussi des moments d’épreuve : elle a eu la douleur de perdre son mari à 57 ans et de l’enterrer le 16 février 1977, le jour même de son anniversaire ; elle a, comme nous l’avons signalé, perdu deux de ses enfants, et la mort de son fils Emmanuel a particulièrement affecté son moral tout comme celle de sa fille à Miami en sa présence; le 16 mars 2017 suite à une chute, elle a fracturé le col de son fémur droit. Dieu merci, elle a été opérée avec succès au Cap-Haïtien par le Dr Michel Hubert Pierre-Louis au mois d’avril suivant. Jusqu’ici combattive et courageuse, les mortalités ont tant soit peu affecté son caractère ; cela se comprend. Cependant dans le fond elle est restée telle qu’elle a toujours été : positive, autoritaire, active, n’ayant aucune peur des problèmes et des difficultés tenaces. Côté cœur et affection, elle a toujours aimé tout le monde, manifestant de la compassion et de la tendresse envers tous, une grande sollicitude sans un brin d’égoïsme. Son entregent d’accueil, son élan maternel l’ont poussée à recevoir une nièce de 10 mois orpheline de mère ; elle était elle-même enceinte de sept mois. Elle a aussi adopté trois enfants. C’est donc une belle âme, brillante par sa générosité qui vit encore parmi nous, un cadeau précieux de la Providence qui l’a récompensée en lui accordant un siècle jusqu’ici. Gageons que le meilleur est à venir pour Marie-Félicité Obas. Compliments ! Ad multos anos.