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Le Nouvelliste

Les leaders de l'opposition politique toujours en quête d’une proposition commune

Jan. 20, 2021, midnight

Bien qu’ils semblent s’apprêter à proposer la formation d’un nouveau gouvernement de transition au pays, les acteurs de l’opposition, qui cherchent encore la bonne formule pour allier la population à leur bataille, ne valsent toujours pas sur le même rythme sur la piste. Jusqu'ici, il n'existe aucune proposition unique qui devait servir de base pour la mobilisation, reconnait Kelly C. Bastien qui évoque néanmoins une démarche en cours avec une commission pour rassembler les différentes propositions. « Ils sont à une phase avancée du processus de finalisation... », tente de rassurer le parlementaire. En dépit des différends non encore dissous, ces acteurs ne semblent pas négocier le départ du président dans les prochains jours. « Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas une revendication politique. Elle est constitutionnelle. On ne négocie pas sur ce que prescrit la Constitution », précise l’ancien législateur, comme pour rappeler la fin du mandat de Jovenel Moïse le 7 février 2021. Dans leurs sacs à propositions, l’opposition, qui a soumis un calendrier de mobilisation jusqu'au départ du chef de l’État, entend proposer un gouvernement de transition devant reprendre les rênes du pouvoir et mener le pays aux élections. Une solution qui n’est pas constitutionnelle, mais « politique », admet Kelly C. Bastien, martelant qu’il ne s’agit pas d’une bataille qui ne se limite pas seulement au départ du président. C’est une lutte pour avoir un autre pays, une nouvelle société, soutient le leader politique désormais membre d’une nouvelle structure dénommé « Operasyon Tèt Ansanm », regroupant plusieurs structures organisationnelles composées entre autres d’anciens parlementaires. Ces acteurs engagent des pourparlers pour trouver une position unique sur un ensemble de questions brûlantes de la conjoncture.   Pour Kelly C. Bastien, si les acteurs lancent la lutte contre le pouvoir dans le même esprit de division, cela n’aboutira à aucun résultat. Pour le leader politique, si au bout de 7 février 2021, les acteurs politiques engageant la bataille contre le pouvoir ne trouvent aucune entente, ils doivent se remettre en question. Cela témoignera, croit-il, d'une faiblesse dans leur capacité de leaders. Il faudra alors une auto-critique. En ce sens, l’ancien sénateur appelle les acteurs à la transcendance. L’ancien parlementaire, qui se souvient d'avoir été flingué par ses pairs de l’opposition l’ayant accusé, quelques mois de cela, de négocier avec le pouvoir, en ressort avec un constat malheureux.  « J’ai fait un constat en Haïti : nos leaders politiques sont intolérants. Ils ont une attitude anti-démocratique (dans le pays en général et dans le secteur démocratique en particulier). Quand vous donnez une opinion contraire, on vous prend pour une bête noire. Alors que c’est l’idée contraire qui aide à avancer », glisse-t-il sur le plateau de l’émission « Haïti Sa K ap Kwit ».