Le Nouvelliste
Des organisations de droits humains solidaires exigent une enquête et des sanctions pour l'attaque du cabinet Madistin
Feb. 21, 2020, midnight
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), la Commission épiscopale nationale Justice et Paix (CE-JILAP), le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) et la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (POHDH) ont dénoncé le niveau « d’intolérance énorme au sein de la société haïtienne » et estiment que les attaques perpétrées à l’encontre du cabinet de Me Samuel Madistin sont inacceptables dans une société démocratique. Ces organisations de droits humains rappellent que les libertés d’expression et de conscience sont garanties par la Constitution actuellement en vigueur ainsi que par les différentes conventions ratifiées par Haïti. Selon le constat de l’une de ces organisations de défense de droits humains signataires, le portail du cabinet a été renversé. Le feu a été mis à des pneumatiques à la porte d’entrée de la salle d’attente. Du carburant a été constaté sur des chaises placées sur la galerie du cabinet. Des tessons de bouteille, des débris de vitres cassées, des pierres ainsi que des impacts de balle ont été remarqués de même que les carcasses de cinq voitures et d’une motocyclette incendiées dans le parking du cabinet. En considération de ce qui s'est passé, le RNDDH, le CARDH, la CA-JILAP et la POHDH demandent à « l'Inspection générale de la PNH de mener une enquête célère dans le but d’identifier les coupables et de les transférer par-devant les autorités judiciaires afin d’être jugés conformément à la loi.» Dans cette note conjointe, elles précisent que ces événements ont été « perpétrés dans le dessein évident de nuire à Me Samuel Madistin en raison de sa position vis-à-vis de la création d’un syndicat au sein de la Police nationale d’Haïti (PNH) ». Le cabinet de Me Samuel Madistin, président de la Fondation Je Klere (FJKL), une organisation de promotion et de défense des droits humains, a donc été la cible de ces événements survenus à la faveur d’un mouvement de rébellion déclenché par des policiers qui réclament la jouissance de leur liberté syndicale. « Des policiers ne peuvent pas violer les droits des autres membres de la société sous prétexte que ces derniers ne partagent pas leurs points de vue », ont soutenu ces organisations de droits humains.