Le Nouvelliste
L’UEH installe la commission de suivi de l’étude sur l’enseignement du droit en Haïti
Aug. 26, 2020, midnight
À cette cérémonie, le secrétaire général de l’UEH, Wilson Dorlus, a rappelé les efforts entrepris par l’Université pour renforcer la gouvernance des institutions d’enseignement du droit en Haïti. Le fonctionnement de ces institutions est passé à la loupe dans le cadre de cette étude dont la synthèse a été présentée par Me Robinson Pierre Louis qui n’a pas manqué d’évoquer le contexte difficile d'aborder un tel sujet. En plus de recenser les différentes institutions de formation du droit dans le pays, l’étude a effectué une analyse de leurs différents programmes de formation, une évaluation du processus d’apprentissage tout en formulant des recommandations. Intervenant à la cérémonie, Me Kesner Michel Termezi, responsable de l’École de la magistrature (EMA), salue l’installation de cette commission qui devra entreprendre un travail de suivi tel que attendu par l’Université d’Etat d’Haïti. Le juriste dit espérer que les recommandations de la commission seront de nature à favoriser la capacité et l’enseignement du droit dans nos facultés par la bonne coopération entre les pays pratiquant le droit de tradition civiliste. De l’action pour anticiper les éventuels dégâts pouvant provoquer une formation mal cadrée en science juridique… « ….Nous sommes conscients des dégâts que peut causer une formation en science juridique mal cadrée à toutes les professions liées au droit dont celles d’avocat, de juge, de parquetier, de notaire, d’huissier, de greffier, entre autres, au système judiciaire et à la justice elle-même, dans un pays marqué par les inégalités les plus criantes et assoiffé de justice sociale », a soutenu Fritz Deshommes, recteur de l’UEH, après avoir rappelé les préoccupations du rectorat quant à la standardisation et l’actualisation des programmes d’enseignement en science juridique, aux conditions de déroulement des évaluations, aux procédures et modalités de soutenance des mémoires. Fritz Deshommes dit rendre hommage à la Fédération des barreaux d’Haïti et à son président d’alors, Me Stanley Gaston, pour avoir commandité cette étude qui, selon lui, a permis de pointer du doigt les déficits auxquels sont confrontés le système national d’enseignement du droit dans le pays. Cette étude avait également permis d’envisager un ensemble de solutions appropriées, avance le recteur. Deshommes est également revenu sur ce qu’il appelle « le cri d’alarme » qu’avaient lancé, en mai 2019 dernier, les tenants des états généraux de l’UEH, ayant expressément demandé, à une disposition spécifique, à ce que les écoles de droit des Gonaïves et des Cayes fassent l’objet d’une attention spéciale des autorités académiques. L’installation de cette commission participe d’un plan de réforme qu’entend engager l’institution universitaire, selon Fritz Deshommes. Avec une telle réforme, « les étudiants jouiront de meilleures conditions d’apprentissage, d’évaluation et d’encadrement. Les mémoires de sortie seront mieux dirigés, mieux élaborés et les soutenances réalisées selon des modalités plus en adéquation avec les exigences académiques élémentaires. Il en résultera des diplômés mieux formés, plus confiants en eux-mêmes et en leurs capacités, plus aptes et plus utiles pour le système. Et ceci pour tous les étudiants de l’UEH. Pas seulement pour quelques-uns de quelques facultés et écoles qui fonctionnent déjà dans de meilleures conditions », rassure-t-il. Avec la réforme, il sera question également d’aborder les annexes et des étudiants dits non résidents. « Des conditions pourront être établies dans la perspective de la reconnaissance de ces annexes, tel que le prévoient la circulaire du rectorat en date du 29 mars 2020 et celle du 13 août 2020 fixant les termes de référence de la commission de restructuration de l’école de Droit et des sciences économiques des Gonaïves », ajoute le recteur Deshommes, avant de rappeler que les étudiants auront aussi à leur disposition un éventail plus large de choix parmi les métiers du droit, ce qui leur ouvrira plus largement les portes du marché du travail. « Les professeurs, de leur côté, pourront bénéficier des dispositions de la loi sur la valorisation des acquis de l’expérience professionnelle qui leur permettra d’opter pour des grades académiques supérieurs, notamment de maîtrise et de doctorat sur la base de leurs compétences et de leurs expériences », a précisé Fritz Deshommes lors de cette cérémonie qui avait réuni, entre autres des représentants d’institutions d’enseignement du droit dans le pays.