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Le Nouvelliste

PAPEJ, cinquante nouveaux chèques remis par le chef de l’État

Nov. 7, 2019, midnight

Treize mois après le lancement du Programme d’appui à l’entrepreneuriat jeunesse, les autorités passent enfin de la parole aux actes. Cinquante-huit projets ont déjà reçu du financement de l’État. Les huit premiers projets ont été financés à travers le Fonds de développement industriel (FDI). Lors d’une cérémonie tenue ce jeudi 7 novembre au Palais national, le président Jovenel Moïse a remis 50 nouveaux chèques, des fonds provenant de l’Office national d’assurance vieillesse (ONA). Il en a profité pour prodiguer des conseils  aux jeunes entrepreneurs. Le chef de l'État a réaffirmé sa volonté de continuer à appuyer l’entrepreneuriat. Il plaide encore une fois pour un système d’inclusion financière. C’était aussi l’occasion pour Jovenel Moïse de critiquer la politique menée par l’institution de sécurité sociale jusqu’alors. L’ONA, soutient le président de la République, compte pas moins de 495 000 cotisants sur l’ensemble du territoire national. À travers leur contribution, l’institution publique a un portefeuille de crédit avoisinant les 20 milliards de gourdes. 22 clients, tous demeurant à Port-au-Prince, monopolisent 80% de ce fonds, ce qui, d’après Jovenel Moïse, est inconcevable. Dans ce contexte, il est difficile de parler de répartition de richesses. « Le système que je veux combattre est un système basé sur l'exclusion financière », dévoile le premier citoyen de la République.   Ces entrepreneurs proviennent des dix départements géographiques du pays, à raison de cinq par département. Ils ont jusqu’à dix ans pour rembourser leurs dettes, incluant une année de grâce. Intervenant à la cérémonie de remise des chèques, le directeur général de l’ONA, Chesnel Pierre, a mis l’accent sur le côté sélectif du prêt. Il s’agit, explique-t-il, d’un crédit à conditions préférentielles. Le taux d’intérêt annuel, poursuit-il, est de 12%, soit de 1% par mois. Et s’il s’agit d’un secteur concerné par la circulaire 113 de la Banque de la république d’Haïti (BRH), ajoute le locataire du Palais national, le taux d’intérêt sera de 6% l’an.   Tout en promettant de continuer à œuvrer aux côtés de ce groupe, le directeur général de l'ONA croit que les jeunes ont une triple raison de saisir cette opportunité. L’entrepreneuriat, fait-il savoir, est un moteur de croissance économique car il est créateur d’emplois et de richesses. Il constitue la meilleure réponse au chômage. Chesnel Pierre croit que l’entrepreneuriat est de nature à faire émerger des solutions adaptées aux réalités sociales et favorise l’innovation.    Mais pour y arriver, ces jeunes nécessitent un accompagnement. Le ministre du Commerce et de l’Industrie se charge de cette partie. Des séances de formation ont été réalisées à l’intention des 150 entrepreneurs au début de l’année sur l’élaboration de plan d’affaires. Il est question de tenir d’autres séances de formation sur la gestion de l’entreprise, la comptabilité de base, la gestion de conflit au sein de l’entreprise et le leadership. Dans chaque département, soutient Enold Joseph, un guide sera à la disposition des entrepreneurs. Dans ce contexte combien difficile, les bénéficiaires n’ont pas caché leur contentement. Faisant office de porte-parole des porteurs de projet lors de la cérémonie, Billy Louis a remercié tous les acteurs du programme. « Mon entreprise, c’est un rêve qui se matérialise », a-t-il déclaré. Il demande au président de la République de continuer sur cet élan plaçant la jeunesse au cœur du développement du pays. Le Programme d’appui à l’entrepreneuriat jeunesse (PAPEJ) est conçu à l’intention des jeunes afin de les appuyer à entreprendre des activités économiques novatrices et génératrices de revenus dans l’optique de la création de richesses dans le pays. C’est le fruit de la Commission nationale pour l’innovation et l’insertion socio-professionnelle des jeunes, mécanisme créé par le président de la République pour inciter les jeunes à l’entrepreneuriat et détecter les projets prometteurs émanant des jeunes porteurs d’idées d’entreprises innovantes. Jovenel Moïse promet de tout mettre en œuvre pour rendre pérenne un tel programme. « Ce programme doit aller au-delà d’un simple mandat présidentiel », a-t-il martelé. Mais, faut-il rappeler, près de deux tiers des projets sélectionnés n’ont pas encore reçu de financement.