Le Nouvelliste
Les cinq jeunes kidnappés, puis libérés contre rançon, restent très traumatisés
Feb. 13, 2020, midnight
« Ils ont été libérés mardi soir, et sont maintenant chez eux, mais restent traumatisés » a confié au Nouvelliste, le pasteur Elie Michel, responsable de l’Église Baptiste Phare la Cité dont sont membres les cinq jeunes enlevés samedi soir. Les ravisseurs avaient exigé 3 millions de gourdes pour la libération des cinq jeunes. Selon le pasteur de l’Église Baptiste Phare la Cité, des amis et des membres de la congrégation ont contribué dans l’argent versé aux kidnappeurs. Le révérend Elie Michel n’était pas en mesure de confier au journal la somme versée aux ravisseurs. Toutefois il souligne qu’un montant avait été donné pour la libération de ces cinq jeunes, dont deux femmes et trois hommes. Selon le pasteur Élie Michel, outre les cinq jeunes, un autre membre de son église, une dame, avait été aussi enlevée le même jour. « Elle a été libérée ce jeudi », a-t-il révélé sans donner plus de détails. « À présent la congrégation se prépare pour les funérailles du jeune assassiné lundi dernier », a-t-il fait savoir, faisant référence à Jean Rubens Eugène, 28 ans, tué par balle lundi soir. Celui-ci a été assassiné alors qu’il était allé apporter la rançon exigée par des ravisseurs qui ont enlevé puis séquestré samedi les cinq jeunes. Le jeune photographe étudiait également à l’Institut des hautes études commerciales et économiques (IHECE). Son badge et d’autres pièces d’identité ont été retrouvés ensanglantés tout près de son cadavre. Les cinq fidèles de l’Église Baptiste Phare de la Cité située à Martissant 7 ont été enlevés samedi soir à Delmas. Ces derniers revenaient d’une visite d’exploration de la commune de Léogane où l’association des jeunes de cette assemblée religieuse devait organiser cette année son traditionnel camp carnavalesque. Le Nouvelliste a tenté d’entrer sans succès en contact avec plusieurs de ces jeunes. Visiblement sous le choc, même sous le couvert de l’anonymat ils ont refusé de témoigner, selon ce qu’a fait savoir au journal plusieurs de leurs proches. Depuis le début du mois de janvier, il ne se passe un jour sans qu’il n'y ait au moins un cas de kidnapping enregistré notamment dans l’aire métropolitaine. Face à cette remontée spectaculaire des actes de kidnapping, le Premier ministre qui fait aussi office de chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) l’élaboration d’un plan de sécurité à 3 niveaux. Selon Jean Michel Lapin, la présence de la police sera renforcée dans les rues. À travers le service de circulation et les autres brigades, la police fera un travail systématique d’identification. Ensuite, la PNH mettra en œuvre une stratégie, a-t-il précisé.