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Le Nouvelliste

La Ce-Jilap dénombre 467 cas de mort violents dans l'aire métropolitaine, dont 35 policiers pour 2019

Dec. 23, 2019, midnight

Pas moins de 467 cas de morts violents ont été enregistrés sur une année dans la zone métropolitaine. Bien que partiel, ce bilan révèle l'intensité de la violence des gangs armés et celle qui régnait lors des mouvements de protestation au cours de l'année. De ces 467 personnes mortes violemment, 370 ont été tuées par balle. Y figurent divers massacres dans le pays et les forces ont aussi payé un lourd tribut avec 35 policiers tués. Selon la directrice nationale de Ce-Jilap, Jocelyne Colas Noël, ces données ne concernent pas tout le pays et d'ici janvier il y aura un bilan global de ces cas de mort violente dans le pays. La commission épiscopale nationale Justice et Paix (Ce-Jilap) a précisé que sur les 467 morts enregistrés, 235 de ces victimes se retrouvent à Port-au-Prince, 70 à Delmas, 32 à Tabarre, 32 à Pétion-Ville, 31 à Croix-des-Bouquets, 25 à Carrefour et 22 à Cité Soleil. Parmi eux 291 corps sans vie n'ont pas pu être identifiés. Ces chiffres sont inférieurs à ceux de 2018 qui étaient de 815 morts. L'organisme dit ne pas croire que le climat d'insécurité s'est vraiment amélioré pour autant. Il faut considérer, avance-t-elle, d'autres facteurs, comme l'intensité de la violence qui rend la collecte des informations sur le terrain plus difficile. La Ce-Jilap a rendu public trois rapports d'observation du taux de criminalité dans l'aire métropolitaine. De janvier à mars la commission épiscopale nationale Justice et Paix a enregistré 122 cas de morts, dont 100 personnes tuées par balle et cinq par arme blanche. D'avril à juin, 123 cas de morts ont été enregistrés. Parmi eux, 84 personnes sont mortes par balle, six autres par arme blanche. Pour le troisième trimestre de l'année 2019, elle a observé 103 cas de morts suite aux actes de violence perpétrés dans la zone métropolitaine. Parmi ces cas, sont retenues 79 personnes mortes par balle. Dans tous ces rapports, la Ce-Jilap adresse une lettre aux autorités avec des exigences claires pour endiguer le règne de la violences dans la capitale et ses environs. La Ce-Jilap, qui se dit consciente de ne pas pouvoir enregistrer toutes les victimes des violences dans la zone métropolitaine, pense que les données peuvent éventuellement aider les autorités, chacune en ce qui la concerne, pour définir un meilleur plan de sécurité afin de stopper les actes de violence qui font de nombreuses victimes.  La commission s'est interrogée par ailleurs sur la provenance des armes de guerre utilisées pour détruire la vie des gens et la prolifération des gangs armés dans les quartiers pauvres et populaires comme La Saline, Martissant ou Carrefour-Feuilles. Tout en fustigeant le comportement de l'État, jugé irresponsable, la Ce-Jilap demande au gouvernement en place de créer des conditions de sécurité afin que la population puisse circuler librement et exercer ses occupations tous les jours, notamment au marché de Croix-des-Bossales qui est le plus grand marché public en Haïti. Dans ses recommandations, la Ce-Jilap a demandé à l'institution policière de faire aboutir ses enquêtes sur les victimes de violences. Aux autorités étatiques d'élaborer un vrai plan de sécurité pour les quartiers populaires. Elle rappele que le sentiment d'insécurité pèse lourd chaque jour sur la population.