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Le Nouvelliste

Gonaïves : Jovenel Moïse surprend ses opposants

Dec. 16, 2019, midnight

De retour à Port-au-Prince après les funérailles de sa belle-mère dans le Nord-Ouest, le président de la République, Jovenel Moïse, s'est arrêté pendant quelques minutes, samedi soir aux Gonaïves. Au quartier populaire de Descahos, il a été ovationné par une foule de citoyens qui venaient de toutes les zones limitrophes. Le chef de l’Etat en a profité pour réitérer sa volonté d’améliorer les conditions de vie de la population. Une partie des Gonaïves est très hostile à Jovenel Moïse. Pour faciliter son voyage, de très tôt, des patrouilles ont été postées dans plusieurs points stratégiques. Dans la soirée, bien escorté de ses gardes de corps, le président a fait escale dans la cité. Dans cette ville minée par la crise politique, il a testé sa popularité. Au milieu d’une foule en liesse, l'air serein, sourire aux lèvres, le chef de l'État  s'est promené dans le quartier de Deschaos. Contrairement à ce que plus d’un imaginerait, Jovenel Moïse a été acclamé. « Jovenel, Gonayiv se pou ou, ouvè kò w jan w vle », ont-ils scandé. Dans un speech, le président a invité la population à rester solidaire avec son équipe, lui demandant de ne pas se laisser influencer par les gens malintentionnés. Jovenel Moïse a soutenu que seuls le dialogue et l’unité peuvent maintenir le pays sur la voie de la paix et de la prospérité. Comme un vœu de fin d’année, il a promis d’écraser la tête du serpent qui serait réticent au changement. Après ces mots prononcés au micro d’un baladeur, une partie de la foule s'est mise à chanter en chœur : « Arete Youri !». Ce sénateur est le leader incontesté de l’opposition dans l’Artibonite. La visite surprise de Jovenel Moïse a soulevé la colère des insurgés de Raboteau qui l’y avaient mis au défi. Tout de suite après le départ du cortège présidentiel, des rafales d’armes ont été entendues dans plusieurs coins de la ville. Ce lundi, la ville s’est réveillée sous une forte tension. Des barricades étaient remarquées dans plusieurs rues. Des armes de tous calibres crépitaient au centre-ville. Toutes les activités étaient paralysées dans l’aire du marché communal. Des policiers qui sillonnent les rues auraient ouvert le feu sur un groupe de citoyens qu’ils auraient confondu avec des protestataires. Adler Séraphin, un charpentier qui revenait de son chantier, a été blessé par balle à la nuque. « Il n’y avait aucun désordre. Les policiers ont failli me tuer pour rien », a-t-il regretté.   Dans la journée, avec leurs armes, les opposants de Raboteau ont foulé le macadam. Ils ont condamné l’attitude du président qui aurait rencontré le chef du groupe armé de Descahos et donné des ordres à la police pour réprimer leur mouvement. Parallèlement, plusieurs dizaines de vaudouisants ont marché pacifiquement dans les rues pour exiger la paix dans la communauté. Jodherson Cadet  Tel: (509) 37 50 2171/33 53 6599 Blog: cadetj.blogspot.com Twitter: twitter.com/kadetj Facebok:web.facebook.com/jodhersoncadet/