Le Nouvelliste
«Le président Jovenel Moïse a un agenda chargé qu’il ne pourra pas exécuter en adelante», selon Liné Balthazar
Feb. 10, 2021, midnight
Intervenant à Panel Magik ce samedi 6 février 2021 sur la décision de 16 partis politiques, dont le PHTK, d’affimer que le mandat du président Moïse arrivera à terme le 7 février 2022, Liné Balthazar, qui a brièvement abordé la question de la nouvelle constitution, maintient sa position en faveur d’un dialogue entre tous les acteurs politiques pour un dénouement de la crise dans laquelle est plongé le pays. « Quoiqu’il arrive, je vois des semaines très difficiles pour le pays », s'est inquiété Liné Balthazar qui estime que le départ du président Jovenel Moïse le 7 février n’arrangerait rien à la crise parce qu’il n’y a aucune entente autour de la personne qui le remplacerait. «Si le président reste au pouvoir, nous serons toujours dans une position difficile, parce que le président Jovenel Moïse a un agenda politique chargé qu’il ne pourra pas exécuter en « adelante ». Il va devoir s’asseoir avec les forces politiques pour trouver le climat d’apaisement et de sérénité qu’il faut afin de pouvoir réaliser l’agenda politique très copieux qu’il s’est donné, à savoir faire une nouvelle Constitution et réaliser des élections sous l’empire de celle-ci. Deux exercices qu’aucune personne ne peut prétendre faire seul sans consensus, sans un minimum d’entente entre les opérateurs politiques et la société », a soutenu M. Balthazar. Par ailleurs, celui qui a déjà vu l’avant-projet de nouvelle Constitution affirme ne pas adhérer complètement à tous ces prescrits. « J’ai vu l’avant-projet et comme responsable politique, citoyen, je suis d’accord avec certains et en désaccord avec d’autres. Comme citoyen, je ne pense pas que le pays ait un problème de Sénat. On ne peut pas ramener les difficultés politiques à l’existence d’un Sénat. Certains sont pour un parlement monocaméral, d’autres en faveur du bicaméralisme, il y a donc débat ». De plus, le leader du PHTK dit ne pas voir d’un très bon œil le déséquilibre qui existe entre les pouvoirs dans cet avant-projet de nouvelle Constitution. « Autant la Constitution de 1987 avait déséquilibré le pouvoir en faveur du Parlement, autant cet avant-projet met en avant un déséquilibre qui favorise trop l’exécutif. Ce sont des discussions à faire si nous pouvons faire ces discussions dans le calme et la sérénité », a conclu Liné Balthazar, considérant qu’il existe d’autres changements qui doivent être aussi débattus.