Le Nouvelliste
Première journée de négociations autour de la crise politique
Jan. 29, 2020, midnight
Leaders politiques, membres de la société civile, représentants du président de la République, personnalités de la communauté internationale ont participé mercredi à la première journée de négociations autour de la crise politique. À la nonciature apostolique à Pétion-Ville, les acteurs politiques haïtiens, sous le regard de l’ONU et l’OEA, se donnent rendez-vous ce jeudi et ce vendredi pour deux autres journées de pourparlers Trois signataires de l’accord de Marriott sur cinq, à savoir Mache kontre, la société civile, le Bloc démocratique, et les signataires de l’accord de Kinam ont pris part à la première journée du dialogue politique. Des partis politiques signataires d’aucun accord comme le RDNP, KONA, INIFOS et Palmiste y ont participé aussi. Pour le Palais national il y avait Rénald Lubérice, secrétaire général du Conseil des ministres, Jessy Ménos et Jude Charles Faustin, conseiller du président de la République. Figuraient également la Fédération protestante, la Conférence des évêques de l’Eglise catholique, entre autres. La cheffe du Bureau intégré des Nations unies pour Haïti (BINUH), Helen La Lime, le représentant de l’OEA et le représentant du Vatican ont participé à l’ouverture des négociations, mais n’ont pas participé aux discussions, ont fait savoir au Nouvelliste plusieurs sources ayant pris part à la rencontre. « À l’issue de cette première journée de discussions, sont formulées des propositions qui vont dans le sens d’un accord politique même si celles-ci ne sont pas identiques. Tous les participants sont pour trouver un accord politique », a rapporté au Nouvelliste le professeur Victor Benoît du Bloc démocratique, signataire de l’accord de Marriott. « Quels seront les thèmes de cet accord politique ? C’est à ce niveau que les véritables discussions vont se dérouler demain (NDLR : le jeudi 30 janvier 2020) », a confié au Nouvelliste le leader politique. Selon le professeur Benoît, la formation d’un gouvernement de consensus comme sortie de crise « est implicite, mais ce n’est pas encore explicite. C’est-à-dire, il n’y a pas encore de débat autour de cette question », a-t-il fait savoir. Interrogé pour savoir s’il représentait l’accord de Marriott à ces négociations, Victor Benoît a fait savoir qu'il représentait le Bloc démocratique, signataire de l’accord de Marriott. « Dans notre proposition, c’est l’accord de Marriott que nous avions mis sur la table », a-t-il affirmé. « Aujourd’hui, nous avons analysé la situation du pays, toutes les parties ont donné leur opinion. La question est de sortir de la crise politique actuelle. Nous allons continuer avec les négociations jeudi et vendredi. La finalité consiste à trouver un accord politique pour sortir le pays de cette situation de crise », a rapporté au Nouvelliste un membre de la société civile qui a participé à la rencontre. Le Comité haïtien d’initiative patriotique (CHIP) a fait savoir dans un communiqué publié à la fin de la rencontre que des représentants de la présidence, des partis politiques, de la société civile, de la Conférence des recteurs et présidents d’universités haïtiennes (CORPUAH), des représentants de l’accord de Kinam, de l’accord de Marriott et des partis non alignés, se sont réunis au local de la nonciature apostolique le mercredi 29 janvier 2020 dans le cadre d’une conférence politique pour une sortie de crise. « Au terme d’une journée de discussions, trois propositions d’accord de sortie de crise ont été soumises à l’appréciation des participants. Ces propositions seront analysées au cours de la séance du jeudi 30 janvier 2020 aux fins de parvenir à un texte final consensuel qui sera communiqué au grand public », ont informé les membres du comité haïtien d’initiative patriotique (CHIP) dans le communiqué portant les signatures de Sofia Loréus, Jean Robert Charles et Paul Denis. Dans un communiqué publié mercredi, la nonciature apostolique en Haïti a fait savoir que « suite à la demande du président de la République, SEM Jovenel MOISE, de certains partis politiques et de quelques acteurs de la société civile, le Saint-Père, le pape François, a donné son autorisation pour rendre disponibles les locaux de cette nonciature apostolique, en vue des pourparlers entre les divers acteurs de la vie sociopolitique haïtienne ». Le communiqué a précisé que « la Conférence politique pour une sortie de crise qui s'ouvre aujourd'hui (NDLR : mercredi 29 janvier 2020) dans les locaux de la nonciature apostolique est organisée par le Comité haïtien d'initiative patriotique (CHIP), avec le support du Bureau intégré des Nations unies pour Haïti (BINUH) représenté par S.E. Mme Helen La Lime, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et le soutien de l'Organisation des Etats américains, représentée par SE Cristobal Dupouy. » La nonciature apostolique a souligné qu'elle ne participe pas à ces discussions politiques et a ajouté qu’elle ne soutient aucun parti politique ni aucun acteur politique de la vie nationale. En rendant disponibles ses locaux pour la Conférence précitée, la nonciature apostolique, en communion avec la conférence des évêques d'Haïti, est animée uniquement par le désir d'offrir une chance à la paix et à la stabilité en Haïti. La nonciature apostolique remercie la communauté internationale « pour ses efforts dans la recherche de la paix en Haïti ».