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Le Nouvelliste

Rassembler nos forces… ou choisir de disparaître…

April 23, 2020, midnight

Dans le confinement, dans la peur et l’angoisse de la contagion au Coronavirus, nous ne pouvons faire l’économie de penser Haïti, de penser à l’Haïti de l’après-Covid-19. Nous sommes très convaincus, nous du Rassemblement des démocrates, nationaux, progressistes (RDNP), qu’il nous faudra changer de paradigmes, de mentalité, de comportement, d’orientation, pour adapter la nouvelle société haïtienne, à créer, en fonction des nouvelles données économiques, politiques, sociales mondiales qui nous imposent de changer la vision de soi-même et de l’autre. Savoir, la vision individuelle par rapport à l’autre citoyenne ou citoyen, mais aussi, la vision nationale par rapport aux autres peuples ou États. Sous quel que soit l’angle considéré, la propagation rapide de cette pandémie, à travers le monde, impose, d’elle-même, un nouvel ordre de pensées, d’actions, concomitamment et relativement aux leçons   à tirer de l’interdépendance avérée entre les individus d’une même société, entre les peuples d’un même continent… Mais surtout, de la nécessité, pour chaque peuple, État, ou nation, de parvenir à une certaine autosuffisance dans certains domaines, dans certains champs de compétence. Et ce qui vaut bien mieux, de l’obligation pour les dirigeants, de chaque État, de rechercher le bien-être, l’intérêt supérieur de ses ressortissants, en toutes circonstances. Avant toute chose ! A titre d’illustration, nous aurions pu retenir l’ultime décision des responsables des États-Unis d’Amérique - face à leur impuissance à contrer ce fléau - d’interdire, à leurs entreprises, l’exportation du matériel médical essentiel vers les pays de la Caraïbe… Aussi bien, retenir le retour massif, volontaire, de compatriotes vivant en République voisine. Donc, en toutes circonstances, la priorité doit être accordée à l’État, à travers ses ressortissants ! Ce qui nous amène à penser Haïti, en tant que pays insulaire, et donc, à orienter nos pensées, nos actions futures, dans la perspective d’une politique de coopération sérieuse, pragmatique, réaliste, avec la République dominicaine, avec laquelle elle partage l’île d’Haïti. La réalité veut qu’il existe une différence de développement économique, de stabilité politique, d’émancipation sociale, entre ces deux pays. De même, il y a, entre les deux peuples, des contentieux historiques à dissiper ; des équilibres à rétablir, des différends à régler, désormais, dans les rapports entre les deux États, pour le bon fonctionnement de l’île et dans le sens de la défense légitime des intérêts supérieurs du peuple haïtien. Il nous faut, pour cela, appliquer des politiques publiques, de la Baie de Mancenille jusqu’à Anse-à-Pitre, en vue d’exercer le contrôle effectif, la défense réelle du territoire national ; de marquer, dans les faits et les actions, une présence responsable de l’État haïtien, dans la vie économique, culturelle, sociale, des citoyennes et citoyens massés le long de cette frontière terrestre ; de poursuivre l’œuvre salvatrice et émancipatrice, entamée à Belladère par Feu le président Dumarsais Estimé, le bref temps de son  mandat ; de freiner l’exode de nos compatriotes ou de rapatrier ces forces vives de la paysannerie, ces ressources intellectuelles déqualifiées - souvent exploitées abusivement - lesquelles doivent participer à l’œuvre grandiose de régénération de la société haïtienne, de remembrement du pays. En vue de rapatrier une force, industrielle et économique, délocalisée, en raison des incertitudes, de l’instabilité, des faiblesses structurelles, caractérisant notre environnement sociopolitique. Pour cela, il nous faut prendre la ferme résolution de rassembler nos intelligences, nos énergies, nos compétences, nos forces, pour orienter le pays, en conformité avec les exigences organisationnelles et structurelles nouvelles auxquelles doivent faire face les sociétés, pour sortir de la débâcle subséquente à la propagation de cette pandémie. Et, ce n’est par hasard que nous, du RDNP, pensons aux actions visant à résoudre, une fois pour toutes, la question de la coopération avec la République dominicaine. En dehors des raisons évidentes de fierté et de dignité nationales, il faut se rappeler que des exigences stratégiques de défense de l’indépendance nationale conduisaient le jeune État souverain d’Haïti à prendre des risques militaires pour préserver les intérêts de l’île entière. Aujourd’hui, plus que jamais, nous ne pouvons, sans payer le prix d’une disparition totale, constituer le maillon faible, la brebis galeuse de ce territoire insulaire binational. Il doit être question pour Haïti de promouvoir la production nationale, en toute matière, de gérer le flux migratoire de ses ressortissants, d’accorder tous les attributs de la citoyenneté aux Haïtiennes et Haïtiens vivant le long de cette ligne frontalière, et, par  la même occasion, de résoudre la grande question de son organisation politique nouvelle, tournée vers la modernité, le progrès, la croissance économique, l’émancipation sociale… … C’est à ce prix que le RDNP lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir. C’est à ce combat, qui doit conduire vers la direction des chantiers, du chemin de ces espérances et actions concrètes, qu’il invite les citoyennes et citoyens, de bonne volonté, de bonne foi, de bon commerce.   Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale. Met men, pran desten nou an men. Eric Jean Baptiste Secrétaire Général du RDNP