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Le Nouvelliste

Sécurité: cent mille policiers et militaires en République dominicaine

Aug. 25, 2020, midnight

En République dominicaine, c’est le ministère de la Défense (anciennement connu sous le nom de ministère des Forces armées) qui joue le rôle de l’autorité de tutelle de l'armée, de la marine, des forces aériennes et du Département national des investigations.  A ces trois entités de défense (terrestre, marine et aérienne) s’ajoutent d’autres branches des forces de sécurité dominicaines: DNI (Département national des enquêtes, principale agence de renseignement dominicaine), DNCD (Direction nationale du contrôle des drogues, principale agence dominicaine de lutte contre les stupéfiants), le CESFRONT (organisme spécialisé dans la sécurité des frontières), le CESEP (organisme spécialisé dans la sécurité portuaire), le CESAC (organisme spécialisé dans la sécurité aéroportuaire et l'aviation civile). Selon les prescrits de la constitution, le président de la République dominicaine, Luis Abinader, est l'autorité suprême des forces armées et de la police nationale de son pays. Il a nommé le lieutenant-général Carlos Luciano Díaz Morfa ministre de la Défense et, à ce titre, les forces armées dominicaines sont placées sous son commandement tout en étant lui-même directement subordonné au président de la République. Quant à la Police nationale, du point de vue organisationnel, selon le manuel Organisation et Fonctions de l’institution, elle est une dépendance organique du ministère de l'Intérieur et de la Police. Si le commandement suprême de la Police nationale revient au président de la République, il peut en disposer par lui-même ou par l'intermédiaire du ministère de l'Intérieur et de la Police. A l’instar de l’armée, on retrouve plusieurs corps spécialisés au sein de la police nationale, à savoir la police communautaire, la police scolaire, la police de protection des dignitaires, la police touristique, la police de protection judiciaire, etc. Peu après son investiture, le président Luis Abinader, le dimanche 16 août, a nommé le général de division Edward Sánchez González directeur de la police nationale, et la générale de brigade, Teresa Martínez Hernández, directrice adjointe de la police nationale, transformant cette dernière en la première femme à occuper ce poste en République dominicaine. Les généraux González et Hernández, respectivement directeur et directrice adjointe de la Police nationale dominicaine, se retrouvent depuis dimanche dernier à la tête de 36 586 officiers de police, tout grade confondu, ainsi que de 2 168 membres auxiliaires qui ne sont pas forcément des officiers de police. Ces données statistiques sont ventilées dans le document « Répartition du total général de la rémunération de la police nationale par rang, correspondant au mois de juillet de l'année 2020 ». Selon ce document, l’état-major de la police nationale dominicaine, au mois de juillet 2020, est constitué notamment des officiers suivants : un major général (également directeur général), un général de brigade (sous-directeur), un général de brigade (inspecteur), 36 généraux de brigade, 711 colonels, 820 lieutenants colonels, 1 156 majors, 1 636 capitaines, 2 436 premiers lieutenants, 4 387 sergents, 8 712 caporaux. Le Conseil supérieur de la police est l'organe de gestion institutionnel et normatif de la police nationale. Contrairement en Haïti où le Premier ministre est le chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN), en République dominicaine les sessions du Conseil supérieur de la police sont présidées par le Ministre de l'Intérieur et de la Police et en son absence par le Procureur Général de la République. Quid de la puissance des forces armées dominicaines ? En décembre 2017, des statistiques mises en ligne par le ministère dominicain de la Défense dénombraient un total de 56 936 militaires en service actif, dont 85% sont des hommes et 15% des femmes. Deux ans plus tard, en 2019, selon les données de la CIA World Factbook, les forces armées de la République dominicaine comptent environ 62 000 membres actifs (33 000 soldats dans l'armée de terre, 12 000 dans la marine et 17 000 dans les forces aériennes). Selon les calculs de la CIA World Factbook, la République dominicaine a dépensé pour sa défense en 2019 environ 0,7% de son PIB. « L’inventaire de l'armée se compose principalement de matériels américains plus ancien avec des quantités limitées de matériels brésiliens , européens et israéliens ; depuis 2010, le Brésil et Israël sont les principaux fournisseurs d'armements de la République dominicaine (est 2019). » Par ailleurs, le portail spécialisé dans la surveillance militaire Global Firepower, présentant et comparant les armées les plus puissantes au monde, informe que la République dominicaine dispose en 2020 d’un budget de 760 millions de dollars américains pour sa défense. Sur un total de 18 pays inclus dans la liste des puissances d'Amérique latine classées par Global Firepower en 2020, la République dominicaine arrive en 16e position et se classe au 120e rang mondial sur un total de 138 pays. Pour le professeur Joseph Harold Pierre, économiste et politologue, expert en économie et politique de l’Amérique latine, qui, pendant neuf ans a étudié en République dominicaine et y a travaillé comme fonctionnaire puis consultant du gouvernement dominicain, les forces armées dominicaines disposent de 14 hélicoptères, 18 avions (3 pour l’armée de terre et les 15 autres pour les forces aériennes), 135 véhicules blindés pour transporter les troupes et 5 autres non blindés, 202 camions, 20 autres véhicules de transport dont 8 blindés, 238 mortiers, 55 véhicules équipés de canons anti-aériens, et 150 navires (yachts, vedettes rapides, catamarans, bateaux de pêche et voiliers). Par ailleurs, au niveau budget, pour l'exercice 2020, la police dominicaine peut compter sur une enveloppe de 238 millions de dollars américains quand l'armée dominicaine dispose d'une enveloppe de 164 millions de dollars américains. En face, pour l'exercice 2019-2020, selon le budget adopté en conseil des ministres en juin dernier, la Police nationale d'Haïti (PNH) dispose d'une enveloppe de 10 milliards de gourdes, équivalant à 109 millions de dollars pour un effectif de 16 000 hommes environ, alors que les Forces armées ont un budget de 400 millions de gourdes équivalant à 4,3 millions de dollars américains.