Le Nouvelliste
Jude Edouard Pierre conseille au président Jovenel Moïse de trouver un consensus sur le mandat des maires afin d’éviter le pire
May 14, 2020, midnight
Le président de la Fédération nationale des maires d'Haïti (FENAMH), Jude Edouard Pierre, critique le président de la République qui dirige seul et qui ne manifeste aucun souci par rapport à la situation des maires dont le mandat arrive en juillet prochain. « La République est dirigée par une seule personne. Par un président. A chaque fois qu’un pays est dirigé par un président et non pas par des institutions tout dépend de ses caprices », dit l'édile de Carrefour. « La fin du mandat des maires s’approche, il faut une communication là-dessus. Le président, le Premier ministre, le gouvernement doivent se prononcer sur cette question », réclame Jude Edouard Pierre. Il rejette toute idée de remplacer les cartels par des agents exécutifs intérimaires. « Ça ne passera pas. La FENAHM va mobiliser ses ressources, ses contacts et ses réseaux pour défendre les intérêts des collectivités, dit-il. Il faut remarquer qu’il n’existe dans la Constitution aucun article qui autorise le président à remplacer les maires par des agents exécutifs intérimaires. M. Pierre pense qu’il doit avoir un accord politique entre l’exécutif et les maires à ce sujet. « Le président Jovenel Moïse a intérêt à rechercher un accord, un consensus sur cette question afin d’éviter le pire », dit Jude Edouard Pierre, signalant que les maires sont disposés à faire “respecter les intérêts des collectivités même en-dehors de la fonction de maires”. Jude Edouard Pierre dénonce également la mise à l’écart des maires dans la gestion de la crise de la Covid-19. Les communes qui sont touchées par l’épidémie implique une autre considération, croit le premier citoyen de Carrefour. Le ministère de la Santé publique et de la Population ne peut pas à lui seul faire face à cette crise qui est aujourd’hui, selon le lui, pluridimensionnelle. Jude Edouard Pierre pense que le ministère pourrait gérer l’aspect sanitaire en laissant aux mairies le soin de gérer les autres aspects, telle la sensibilisation de la population.« Le maire a une sensibilité naturelle pour la gestion de sa ville et pour la protection de ses concitoyens, contrairement au ministre qui est à dix mille lieues de la population », avance Jude Edouard Pierre.