Le Nouvelliste
Jean-Charles Moïse: «Pitit Dessalines restera dans les rues pour poursuivre la lutte contre le système »
Nov. 14, 2019, midnight
À peine revenu du Venezuela, où il avait prononcé un discours, lors du congrès international réunissant une cinquantaine de pays pays formant la diaspora africaine, Jean-Charles Moïse, leader du parti « Pitit Dessalines », annonce la mobilisation à travers le pays le 18 novembre, lors de la commémoration de la bataille de Vertières. « Nous annonçons que le 18 novembre, il y a aura des manifestations dans les quatre coins du pays », a soutenu l’opposant farouche au pouvoir en place, lors d’un point de presse présenté entre autres devant ses sympathisants ce jeudi. « Nous demandons à tous les Haïtiens qui sont dans les quartiers de toutes les communes de préparer leur drapeau noir et rouge, lequel doit être érigé de manière verticale, comme le voulait l’empereur Jean-Jacques Dessalines. Nous allons nous mobiliser pour défendre une nouvelle fois notre intégrité et notre dignité », affirme Jean-Charles Moïse qui semble reprendre son bâton, à l’instar d’autres acteurs de l’opposition, contre l’administration en place. L’ancien candidat à la présidence, qui n’avait pas directement participé aux discussions engagées la semaine dernière, sur la manière de remplacer le président Jovenel Moïse dans le gouvernement de transition prôné par les franges de l’opposition, dit soutenir l’accord politique conclu entre les acteurs. Mais il garantit qu’ils (acteurs du parti Pitit Dessalines) resteront vigilants quant au choix du juge et à celui du Premier ministre. « Si l'on choisit un juge qui ne reflète pas les revendications des personnes placées derrière les barricades, si l'on choisit un Premier ministre qui ne symbolise pas les masses, les gens moraux et ceux-là qui souhaitent le changement dans le pays, un Premier ministre qui ne reflète pas l'intérêt du peuple haïtien, Pitit Dessalines s'y opposera. Même lorsqu'on aurait choisi un président et un Premier ministre, Pitit Dessalines restera toujours dans les rues, pour poursuivre la lutte contre le système », prévient le chef du parti applaudi par de zélés sympathisants. S’agissant de sa visite au Venezuela, l’ancien sénateur du Nord, qui n’a pas manqué de critiquer le vote de l’administration Moïse contre ce pays à l’OEA, affirme avoir discuté de la situation actuelle d'Haïti avec le président Nicolás Maduro. Ce dernier, en dépit de tout, restera solidaire du peuple haïtien, rassure Jean-Charles Moïse. « Haïti est sur une bonne voie. Avec tous ces voyages, nous nous préparons à décider quoi faire du pays après le départ de Jovenel Moïse. Le plus important, c’est que nous commençons à aborder le problème du carburant. C’est l’un des points les plus importants pour le peuple haïtien. Même lorsque nous avons une dette envers le Venezuela, mais nous devons aussi nous arranger pour résoudre le problème (le gaz) dans l'intérêt du peuple haïtien », avance le leader de Pitit Dessalines, confortable, ajoutant qu’il multiplie ses contacts avec d’autres pays et d’autres acteurs concernant l’avenir d’Haiti.