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Le Nouvelliste

Des Haïtiens fuyant le Covid-19 en République dominicaine traversent la frontière à Cornillon sans subir de test

April 8, 2020, midnight

Le maire de Cornillon tire la sonnette d’alarme. Alors que les frontières haïtiano-dominicaines sont officiellement fermées en vue d’éviter la propagation du coronavirus des deux côtés de l’ile, le maire révèle que des Dominicains continuent de traverser la frontière à Cornillon qui se trouve en face de  Jimani, Boca de Cochon, Descubierta et Ondova, quatre villes dominicaines. Ces Dominicains viennent à Cornillon pour s'adonner aux jeux de hasard. Le maire fait savoir que les  Haïtiens qui disposent de jardins de l’autre côté de l’ile traversent quotidiennement la frontière. Fuyant la République dominicaine qui est aujourd’hui le pays de la Caraïbe le plus touché par le coronavirus avec plus de 2 100 cas confirmés et 108 décès, des Haïtiens qui y vivaient et qui ont peur pour leur vie traversent presque chaque jour en nombre important ce point de passage non officiel sans être contrôlés, précise le premier citoyen de Cornillon. « Je suis impuissant face à cette situation. Je n’ai pas les moyens d’empêcher ce va-et-vient à la frontière », a déclaré le maire mercredi sur les ondes de Magik 9.   Bertho Jean Balaguel estime que ce va-et-vient à la frontière représente un énorme risque de propagation du coronavirus dans le pays. « Miguelito Benitez, le responsable militaire dominicain à la frontière, m’a appris dans une conversation que ces Haïtiens qui traversent la frontière proviennent des zones les plus touchées par la maladie en République dominicaine. C’est la raison pour laquelle ils sont très inquiets pour nous », rapporte le maire de Cornillon.    Pour le moment, la mairie entreprend des initiatives de sensibilisation et installe des dispositifs permettant à la population de se laver les mains grâce aux 250 000 gourdes qui ont été décaissées par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales à cette fin. « C’est tout ce qu’on peut faire », lâche Jean Bertho Balaguel, soulignant que la ville ne dispose que de six policiers.  Les autorités du pouvoir central doivent prendre cette situation très au sérieux, conseille le maire. L'édile fait remarquer que ces compatriotes qui quittent la République dominicaine, une fois arrivés à Cornillon, empruntent toutes les directions.   Il enjoint aux autorités du pouvoir central de dépêcher dans cette ville frontalière des agents sanitaires munis d’équipements leur permettant de contrôler la température de ceux qui entrent au pays et d'augmenter le nombre de policiers présents sur place.