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Le Nouvelliste

Jovenel Moïse fait le bilan de son mandat, se projette sur un an et appelle l’opposition au dialogue

Feb. 9, 2021, midnight

Arrestation par le pouvoir d’un juge de la Cour de cassation, d’un haut gradé de la police et de plusieurs autres personnes, manifestations antigouvernementales à Port-au-Prince, aux Gonaïves et aux Cayes, des axes routiers bloqués un peu partout sur le territoire… Le 7 février 2021, selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le secteur protestant, l’Eglise catholique, la Fédération des barreaux d’Haïti, des organisations et des personnalités de la société civile et l’opposition politique, marque la fin du mandat de Jovenel Moïse. Après avoir, ce 7 février, annoncé l’arrestation d’une vingtaine de personnes qui, selon lui, voulaient porter atteinte à sa vie et prendre le pouvoir par la force, après avoir lancé le carnaval à Jacmel, Jovenel Moïse s’est adressé à la nation pour faire le bilan de son mandat. Entre construction de barrages hydrauliques, de routes, d’écoles, de systèmes de pompage, de centres de germoplasme, de centrales électriques, entre autres, des attaques contre les bénéficiaires du système et les «oligarques corrompus», Jovenel Moïse estime avoir fait de bonnes réalisations au cours de son mandat. Plus loin, il avoue avoir échoué à stabiliser politiquement le pays. « Depuis que je suis devenu président, le pays n’a jamais connu de stabilité », a admis Jovenel Moïse. Selon le chef de l'État, cette instabilité est due au fait qu’il s’est attaqué à de gros intérêts. « Je vais continuer à le faire », a-t-il promis. « Si nou kontinye goumen avèk mwen, m ban nou garanti se nou k ap pédi batay la, paske popilasyon an konprann », a avancé M. Moïse. Encore une fois, Jovenel Moïse a lancé un appel au dialogue à l’opposition pour, a-t-il ajouté, faire avancer le pays. « Je veux parler de cette mafia criminelle d’Etat, des oligarques corrompus de ce pays, je veux leur dire qu’aujourd’hui 7 février 2021. La la bataille ne fait que commencer. Je sais que la guerre n’est pas encore gagnée, mais la population va la remporter », a fulminé le président Jovenel Moïse, désormais considéré comme président illégal à la tête du pays. Tout en soulignant qu’il est victime d’une tentative de coup d'Etat, M. Moïse a fait savoir que personne ne peut lui faire peur. « Le pouvoir vient de Dieu. Se granmèt la ki mete m la, pèsonn pa konn kòman mwen fè la a. Se li sèlman ki ka deside de lavi m », a-t-il lancé. Comme il a l’habitude de le faire si souvent, Jovenel Moïse a appellé l’opposition politique au dialogue pour, a-t-il soutenu, mettre l’Etat au service du peuple. Parallèlement à cet appel au dialogue, Jovenel Moïse a réaffirmé qu’il restera au pouvoir jusqu’au 7 février 2022. « Il me reste 364 jours avant la fin de mon mandat », a-t-il réaffirmé. Pour les 12 prochains mois, il se donne pour objectif d'électrifier au pays, de réformer la Constitution à travers le référendum et d’organiser des élections.