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Le Nouvelliste

Le ministère du Tourisme et l’ATH dénoncent des attaques perpétrées contre des établissements touristiques

Oct. 18, 2019, midnight

« Le ministère du Tourisme condamne avec la dernière rigueur les attaques perpétrées contre certains établissements touristiques de la capitale et des villes de province (Port-au-Prince ; Côte-des-Arcadins ; Cap-Haïtien ; Jacmel..) et profite de la présente pour souligner à l'encre forte sa solidarité avec les entreprises et les employés victimes de ces turbulences. Ces actes d'intimidation et irresponsables ne font que mettre en péril d'une part des milliers d'emplois dans le secteur touristique et constituent d'autre part une atteinte grave à la liberté d'entreprise », proteste dans un communiqué le ministère du Tourisme en réaction à l’attaque perpétrée jeudi 17 octobre par un gang dénommé « Baz 29 » à l’encontre de l’hôtel Mont-Joli au Cap-Haïtien, l’un des plus anciens établissements hôteliers desservant la deuxième ville du pays depuis 1954. « Ces menaces ne feront qu'anéantir les efforts consentis par nos investisseurs haïtiens et étrangers qui ont cru dans le fort potentiel d'Haïti, en mettant leurs ressources au service du développement de l'industrie touristique nationale », avertit le ministère du Tourisme qui, tout en reconnaissant le droit que garantit la Constitution haïtienne à tout un chacun d’exprimer librement ses revendications de manière pacifique. L'institution étatique rappelle aux protestataires l'impérieuse obligation qu'ils ont également de protéger les entreprises haïtiennes participant à la création d'emplois et de richesses au niveau national. Suite à l’irruption des bandits après avoir lancé des pierres en direction de l’hôtel Mont-Joli menaçant de s’en prendre aux clients et agents de sécurité à l’arme blanche, le manager de cet établissement, Steeve McIntosh, n’écarte pas la possibilité de fermer boutique, ce qui entraînerait du coup la mise à pied d’environ 80 employés. L’Association Touristique d'Haïti (ATH), par la voix de sa présidente Raina Forbin, contactée par Le Nouvelliste, se dit outrée par cette dernière démonstration de violences. « Nous sommes vraiment sidérés par ces actes de violence et de vandalisme. Qu’il s’agisse d’un hôtel où d’un simple petit marchand ambulant, ces attaques sont mesquines et inopportunes. Les plus grands perdants sont les employés de ce secteur », condamne fermement Raina Forbin, s’inquiétant du fait qu’à travers le secteur, les opérateurs ont déjà effectué des mises à pied ou des suspensions temporaires de contrat affectant plus de 60% des salariés. « C’est triste que de bons employés, des responsables de famille soient victimes de la situation actuelle », déplore la présidente de l’ATH, appelant au respect, à la préservation et à la protection des biens des autres pour le bien-être de la communauté en général. « Les acquis perdus ne reviendront pas », met en garde la présidente de l’ATH avant de rectifier l’information faisant croire que l’hôtel Cyvadier a lui aussi, subi une attaque. Il s’agit plutôt du resto « Kafe Koze » dans la même zone, a fait savoir Raina Forbin, soulignant que bon nombre d’établissements touristiques dans la capitale comme dans les villes de province sont actuellement à l’arrêt, à défaut d’annoncer officiellement leur fermeture.   Regroupement d’entreprises issues de tous les secteurs d’activités touristiques qui sont de nature apolitique, l’Association Touristique d’Haïti, dans une note de presse, avait déjà la semaine dernière interpellé les propriétaires des stations de radio et de télévision ainsi que les associations ANMH et AMIH sur les incitations au dechoukaj et à la violence qu'alimentent certains individus sur les ondes de stations de radio et de télévision à l’encontre de certains établissements touristiques. « L’ATH déplore et condamne ces comportements et demande la collaboration des propriétaires de toutes les stations de radio ainsi que l’ANMH et l’AMIH pour que cessent ces pratiques déroutantes et honteuses. Elle déplore aussi les actions violentes non réfléchies contre les ambulances et les établissements et institutions de santé qui sont pourtant essentielles à nous tous », avait alors écrit le conseil exécutif de l’ATH.