Le Nouvelliste
Le MENFP demande aux syndicats d'enseignants de faciliter la poursuite des activités scolaires
Aug. 28, 2020, midnight
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) juge inconcevable que des syndicats d'enseignants aient lancé un mot d'ordre de grève générale pour exiger de meilleures conditions de travail au cours de la reprise des activités scolaires. Sans pointer du doigt des syndicats en particulier, les responsables du MENFP demandent à ces derniers de faciliter la poursuite des activités scolaires qui prendront fin en octobre prochain. Dans une interview accordée au journal, le responsable de communication du MENFP, Miloudy Vincent, a fait savoir qu'en dépit de la légitimité des revendications des enseignants pour une augmentation de salaires, la priorité doit être accordée aux élèves. «Nous sommes certains que la crise économique et sociale dans le contexte de la Covid-19 a provoqué une détérioration des conditions de vie. Exiger une augmentation de salaire est légitime, mais il faut adresser le problème de manière responsable », a-t-il déclaré. Selon lui, cette levée de boucliers de certains syndicats d'enseignants ne vient pas au bon moment. « Nous sommes à la fin de l'année fiscale, l'État ne peut pas augmenter d'un coup le portefeuille de crédit alloué au ministère de l'Éducation nationale. Nous appelons à la sagesse des enseignants pour donner une chance aux élèves des écoles du réseau public qui connaissent déjà une baisse au niveau de la qualité de l'enseignement. Après le peyi lòk et la pandémie, la place des enfants reste et demeure dans les salles de classe », a ajouté M. Vincent, soulignant au passage que l’État vient de régulariser et payer environ 11 000 enseignants, en plus des 28 000 rémunérés régulièrement. Le MENFP condamne les violences et l'absence des enseignants en salle de classe En raison de l'absence des enseignants en salle de classe, des élèves de certains lycées ont gagné le pavé pour protester ou forcer d'autres écoles à fermer leurs portes. Des scènes de violence s'en sont suivies. Dans un communiqué de presse, le ministère a dit déplorer « les attaques violentes et gratuites contre les écoles, leur personnel ainsi que les élèves à travers le pays, notamment à Jacmel et à St-Marc ». Le ministère, estime que ces agressions violentes orchestrées par des personnes se disant professeurs ou élèves, objets de manipulation ou ayant des intérêts inavoués et inavouables, sont inacceptables dans une société démocratique. Ces faits alarmants sont d’autant plus graves qu’il n’y a aucune raison justifiant de tels agissements à cause des professeurs absentéistes alors que ces derniers sont payés régulièrement pour le travail non fourni par les taxes de la population. En ce sens, « les directeurs départementaux d’éducation sont instruits par les autorités centrales en vue d’adopter les dispositions nécessaires afin de retenir les chèques d’enseignants absents à leur poste, suivant les procédures légales », peut-on lire dans ce communiqué. Le MENFP a par ailleurs dit regretter que ces actes inadmissibles aient même occasionné des blessés au sein du corps enseignant, du personnel administratif et parmi des élèves. Il juge également révoltant et inacceptable que des individus attaquent des lieux de savoir en vue de satisfaire leurs intérêts en pénalisant les élèves des écoles publiques.