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Le Nouvelliste

Débrayage des stations à essence de l’ANAPROSS, l’Etat menace

Oct. 12, 2020, midnight

Les stations à essence membres de l’Association nationale des propriétaires de stations-services ( ANAPROSS)  sont restées fermées, a observé le journal Le Nouvelliste, lundi 12 octobre 2020. Le débrayage poursuit un objectif : exiger le versement d’une « ristourne », une remise aux gérants propriétaires, ont indiqué des responsables de cette association dans la presse. En milieu de journée, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Jonas Coffy, fait savoir que l’Etat n’a aucune responsabilité dans cette situation pénalisante pour les consommateurs. Sans prendre de gants, Jonas Coffy conseille aux protagonistes de s’asseoir pour résoudre ce différend avant de dégainer des menaces contre des stations à essence qui n’ouvrent pas immédiatement. « Le MCI retirera définitivement leur autorisation de fonctionner », a menacé le ministre qui monte d’un cran dans sa menace. Il prévient que dès demain, mardi, tout récalcitrant devrait passer au MCI pour enregistrer un nouveau nom commercial parce que tous les noms commerciaux seront « annulés et  rayés dans le registre ministère du Commerce et de l’Industrie ». Le ministre de l’Economie et de Finances, Michel Patrick Boisvert -après avoir souligné que c’est un problème qui concerne les compagnies et les distributeurs- n’écarte pas la possibilité d’une réunion avec l’ANAPROSS pour « les amener à la raison ». Il a par ailleurs souligné que l’appréciation de la gourde par rapport au dollar a, en grande partie, résolu le problème de marge insuffisante des distributeurs. « Les messieurs se battaient pour des centimes. Quand la marge était en gourdes et que le taux changé était élevé autour de 125, leur marge avait réduit. Avec l’appréciation de la gourde, je ne dis pas que le problème  soit résolu à 100 % mais il l’est à 70, 80%.  Ils disaient que leur marge était en gourdes et qu’elle ne valait rien. Aujourd’hui, la même marge est maintenue en gourdes alors qu’il y a appréciation de la gourde.  Cela fait un gain entre 50 et 60 % », a détaillé le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert. « Cela devrait calmer leurs appréhensions par rapport aux compagnies pétrolières », a-t-il estimé. « L’Anadipp est consciente que la situation s’est améliorée », a soutenu Michel Patrick Boisvert. Les stations à essence dont les propriétaires sont affiliés  à l’Anadipp ont  fonctionné normalement. «  Nous n’avons pas les mêmes intérêts. La majorité des membres de l’Anadipp sont des anciens gérants de stations d’essence pour les compagnies pétrolières. Ils possèdent aujourd’hui leurs propres stations à essence. Ils seraient toujours plus enclins à se  mettre du côté des compagnies », a précisé Jose Pablo Sylvain. Il a confié que la plupart des membres de l’Anadipp continuent de recevoir leurs ristournes des compagnies.   La remise ou ristourne est donnée aux gérants qui sont propriétaire de stations à essence. Elle varie selon la compagnie pétrolière et beaucoup d’autres paramètres. Les compagnies avaient arrêté ce versement après la décision unilatérale de l’exécutif de modifier la structure des prix. Entre juin, juillet et août, les compagnies perdaient beaucoup d’argent. Avec cette grande appréciation de la gourde, la situation s’est quelque peu arrangée, a confié une source proche de l’APPE. « Des compagnies ont commencé à payer leur remise », a insisté notre source. « Je ne sais pas si l’APPE va s’exprimer sur le sujet. Elle attend peut-être pour voir l’ampleur de ce mouvement », a indiqué cette source. Le président de l’APPE, Randolph Rameau, contacté par le journal, n’a pas encore réagi. L’ANADIPP appelle au dialogue et à la modération Le président de l’ANADIPP, David Turnier, a condamné les menaces du ministre du Commerce et de l’Industrie, Jonas Coffy et  encouragé au dialogue et à la modération. « Nous nous opposons fermement aux menaces du ministre du Commerce et de l’Industrie, M Jonas Cofffy, de retirer définitivement les autorisations de fonctionner des stations-services en question de rayer du registre leurs noms commerciaux. Nous ne partageons pas non plus la démarche l’Anapross qui va directement à la grève pour résoudre un différend commercial. Nous prônons toujours le dialogue. C’est une dispute commerciale qui doit être réglée par des gens de l’art, les avocats et les juges », a confié au journal David Turnier. Roberson Alphonse