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Le Nouvelliste

Des mairies de la zone métropolitaine montent au front contre la pandémie de Covid-19

May 7, 2020, midnight

Entre tâtonnement et mesures impopulaires qui n’ont aucune chance d’être appliquées, des mairies de la zone métropolitaine essaient de tirer leur épingle du jeu pour empêcher la prolifération des cas de contamination au coronavirus. Au ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales ainsi qu'à la Fédération nationale des maires (FENAMH) un plan d’action clairement défini pour renforcer les mesures de prévention au niveau communal fait défaut. Ce manque de coordination se voit par le fait que chaque mairie agit comme bon lui semble. Pétion-Ville : port de masque obligatoire sous peine de sanction Le conseil municipal de Pétion-Ville a pris un arrêté en date du 13 avril pour déclarer obligatoire « le port du masque pour tous et partout et particulièrement dans les transports en commun, les espaces publics, les entreprises et institutions commerciales et publiques » ; une limitation du nombre de passagers, pendant la période d’urgence sanitaire, bus, camionnettes, tap-tap, motocyclettes et autres véhicules de transport ; l’élimination des tréteaux sur les trottoirs et l’ouverture des marchés uniquement les mardis - jeudis – samedis, de 6 heures a.m. à 2 heures p.m. Toujours selon l’arrêté, tout refus de respecter ces dispositions entraînera une amende de dix mille (10 000) à vingt-cinq mille (25 000) gourdes, suivi de cinq à quinze jours d’emprisonnement. Aussi, tout matériel ou marchandise confisqué sur les voies publiques ne seront remis pour quelque raison que ce soit. Le maire principal Dominique St-Roc a indiqué que la mairie a déjà installé des stations de lavage des mains dans les marchés et les point de rassemblement, et des masques confectionnés aux frais de la mairie sont distribués aux marchands. Port-au-Prince : distribution d’équipements de protection individuelle à l’HUEH La mairie de Port-au-Prince a remis, le 14 avril 2020, des équipements de protection individuelle (EPI) à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH). Ces équipements, obtenu grâce au support de la ville de Montréal, aideront à protéger le personnel médical de l’hôpital dans le cadre de la prise en charge du coronavirus. La mairie a annoncé que la distribution continuera dans d’autres hôpitaux de la commune de Port-au-Prince qui s’engagent dans la prise en charge du Covid-19. La mairie a aussi fait savoir sur sa page Facebook que différentes opérations seront menées par les services de voirie, de Protection civile et les sapeurs-pompiers pour désinfecter et asperger plusieurs rues de la capitale, les locaux de l’hôpital général et des marchés de la commune. Des masques ont été distribués aux marchands. La mairie de Port-au-Prince, avec l’appui du MSPP, a organisé, lundi 6 avril 2020, une formation au profit des responsables des pompes funèbres et des cimetières de la commune, sur la prise en charge des défunts liés au Covid-19. Delmas : distribution de kits alimentaires à la population La mairie de Delmas n’a pas pris de mesures drastiques concernant le fonctionnement des marchés publics, les transports en commun et le port de masques malgré le fait que la commune est la plus touchée du pays avec au moins 16 cas officiellement diagnostiqués. Le conseil municipal dirigé par Wilson Jeudy, en partenariat avec Food for the Poor, a procédé, lundi 20 avril 2020, au palais municipal de Delmas, à la distribution de divers kits alimentaires contenant du maïs, du pois, du riz, du charbon, du lait pour aider la population durant la période de crise. Par ailleurs, la mairie de Delmas a lancé une campagne d’aspersion à l'intérieur de tous les marchés publics et dans les commissariats de la commune. Régulièrement dans le cadre de cette campagne, la mairie a déployé son corps de sapeurs-pompiers et autres employés pour désinfecter et asperger plusieurs rues de la commune pour freiner la propagation du coronavirus. Carrefour : limitation des jours de marchés L’administration communale de Carrefour a pris la décision de réduire à trois jours le fonctionnement des marchés publics communaux dans le souci de limiter les interactions entre acheteurs et vendeurs qui pourraient accélérer la propagation du coronavirus dans la commune. Sous pression populaire, un autre jour y a été ajouté et depuis deux semaines les marchés fonctionnent les mardis, jeudis, samedis et dimanches. Cette mesure, qui touchera près de 2 000 marchands, selon le décompte de la mairie. Deux masques ont été octroyés à chaque marchand la semaine dernière. Toutefois les dispositions prises par arrêté communal pour imposer le port de masque et la distance d’au moins 1 mètre 50 entre les passagers dans les véhicules assurant les transports en commun ne sont pas respectées. Pour ce qui est du masque, chacun fait comme bon lui semble. De son côté, la mairie n’a pas d'employés pour les services de nettoyage et d’aspersion de certains marchés publics. En entrant au marché, même s’il y a un seau d’eau disponible, personne n’y est obligé de se laver les mains.  Les trottoirs aussi sont toujours occupés par des petits commerces de détail.  Croix-des-Bouquets : aspersion et assainissement Le maire de la commune de Croix-des-Bouquets, Rony Colin, a indiqué qu’il ne va pas réduire les jours de fonctionnement des marchés publics mais qu’ils renverront les marchands plutôt pour nettoyer et asperger les marchés. Selon M. Colin, la réduction des jours de marché a pour effet d’augmenter l’affluence et l’interaction entre marchands et acheteurs. Le conseil municipal de cette commune va mettre en place une station de lavage des mains un peu partout, notamment à proximité des marchés et distribuera quelque quatre à cinq mille masques aux marchands. Par ailleurs, le maire principal a avancé qu’il ferait tout son possible pour faire respecter le couvre-feu à partir de 20 heures, débarrasser les trottoirs des marchands et imposer le port de masque.