Le Nouvelliste
L’ONU, le Core Group et l’OIF supportent la réalisation des élections en Haïti
Feb. 5, 2021, midnight
À l’approche du 7 février, le spectre de la violence hante l’esprit de la population haïtienne. Les gens ont peur. Ceux qui ont les moyens s’approvisionnent en produits de première nécessité au cas où le pays aurait à faire face à un nouvel épisode de «peyi lòk». L’opposition politique appelle à la désobéissance civile si après le 7 février le président Jovenel Moïse persiste à rester au pouvoir. Parallèlement, la population continue de payer le lourd tribut de l’insécurité et du kidnapping. C’est dans ce contexte pour le moins explosif que la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) se dit disponible à appuyer techniquement la préparation des élections en Haïti. Avec pour objectifs de réitérer la solidarité de la Francophonie à Haïti, Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la francophonie, a présidé en ce sens le jeudi 4 février 2021 une rencontre avec la participation du représentant du président de la République d’Haïti auprès de l’OIF, ceux des Etats et gouvernements membres ainsi que des Etats observateurs de la Francophonie de la région de la Caraïbe et de l’Amérique latine, le secrétaire général parlementaire l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) et les représentants des opérateurs de la francophonie. « Les participants à cette rencontre ont souhaité l’engagement d’un dialogue ouvert et constructif entre les différentes parties afin d’apaiser la situation et de permettre la tenue d’élections consensuelles et inclusives », selon un communiqué de l’OIF. « Les délégations ont soutenu la proposition de la secrétaire générale de dépêcher très rapidement une mission d’information et de contact de haut niveau en Haïti. Cette mission sera chargée d’engager des consultations approfondies avec l’ensemble des parties prenantes, y compris pour déterminer avec elles les modalités de l’accompagnement de la francophonie en réponse à la crise actuelle », poursuit le communiqué de l’OIF. L’OIF, a ajouté le communiqué, « se tient également disponible pour appuyer techniquement, en lien avec les partenaires internationaux, la préparation des élections, comme elle l’a régulièrement fait au cours des dernières décennies en Haïti ». Dans la même veine, le BINUH avait déjà fait savoir le 27 janvier dernier que suite à la demande adressée en novembre 2020 par le gouvernement de la République d’Haïti aux Nations unies pour appuyer le processus électoral de 2021, les Nations unies ont effectué une évaluation de la situation et des besoins pour définir la nature et la modalité de leur appui. « Un document du projet d’appui au processus électoral, préparé à cette fin, a été signé le 25 janvier 2021 par le gouvernement, le BINUH et les quatre agences des Nations unies – le PNUD, UNOPS, ONU Femmes et UNESCO – qui fourniront un appui technique, opérationnel et logistique au processus, sous le leadership du Conseil électoral provisoire et des autorités haïtiennes », selon un communiqué du BINUH, soulignant que comme pour le cycle des élections précédents, le document prévoit la mise en place d’un fonds fiduciaire commun à travers lequel les contributions – tant du gouvernement haïtien que des partenaires internationaux – seront gérées par le PNUD. Du côté haïtien, le ministre chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques a informé le public de la réalisation d’une rencontre sur le processus électoral le mardi 2 février entre des membres du gouvernement haïtien, dont le Premier ministre Joseph Jouthe, des conseillers électoraux et des représentants de la communauté internationale regroupés au sein du Core Group ainsi que du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH). Selon le calendrier du Conseil électoral provisoire décrié, les élections présidentielle et législatives auront lieu le 19 septembre de cette année. Mais avant, le peuple sera appelé à participer à un référendum le 25 avril pour voter ou rejeter la proposition d’une nouvelle constitution. Notons que des secteurs clés de la société comme l’Eglise catholique, l’Eglise protestante, la Fédération des barreaux haïtiens, des organisations de la société civile et l’opposition politique appellent le président de la République à respecter la Constitution en acceptant la fin de son mandat le 7 février prochain.