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Le Nouvelliste

Jovenel Moïse n’a pas de légitimité pour opérer la réforme constitutionnelle, selon Steven Benoit

Aug. 25, 2020, midnight

L’ancien sénateur de l’Ouest Steven Benoît s’exprime contre l’idée de Jovenel Moïse d'amender la Constitution. Le chef de l'État aurait un projet caché. «  Si Jovenel Moïse voulait vraiment amender la Constitution, il aurait pu le faire quand il avait une majorité écrasante dans les deux branches du Parlement », soutient Steven Benoit qui dit mettre en garde contre un projet d’imposer au pays une Constitution tout faite rédigée par ses patrons. « Si Jovenel Moïse s’entête à ce point, c’est qu’il a sûrement en poche une Constitution rédigée par ses patrons et qu’il va nous faire avaler », affirme Steven Benoît, invité mardi sur Magik9. L’ex-sénateur, qui a toujours indiqué que la Constitution amendée actuellement en vigueur est un faux, estime que le chef de l’Etat  n’a aucune chance de réussir son coup. « Jovenel Moïse n’a aucune légitimité pour opérer la réforme constitutionnelle. Son projet est voué à l'échec, car ses jours sont comptés », prédit l’ancien parlementaire. Selon lui, Jovenel Moïse, c’est déjà du passé. Si le président est encore au pouvoir, selon Steven Benoît, ce n’est grâce à la communauté internationale, aux contrebandiers, aux trafiquants de drogue et aux groupes armés. Il est convaincu que les groupes armés travaillent pour le pouvoir en place.   « Les bandits ont eux-mêmes affirmé qu’ils sont en contact avec des conseillers du président qui leur donnent de l’argent. Ces derniers défilent dans les rues sans être inquiétés par la police alors que quand ce sont les jeunes de Nou Pap Dòmi qui manifestent, ils sont réprimés par la police », avance Steven Benoit. Le fait qu’aucune disposition n'a été prise pour freiner l’action des bandits est une preuve qu’ils sont au service de l’Etat, a poursuivi l’ancien candidat à la présidence qui a, par ailleurs, fait remarquer aux bandits qu’ils n’ont pas d’avenir dans leurs exactions. M. Benoît a évoqué le nom de plusieurs bandits qui dans le temps travaillaient pour d’autres gouvernements mais qui ne sont plus vivants aujourd’hui. « Ils ont tous été tués », a-t-il indiqué.   Le chef de l’Etat a reçu jeudi au Palais national un document signé par dix organisations qui s’expriment en faveur d’une autre Constitution. «  Il avait anticipé le succès de l’activité de RADI qui avait lancé vendredi un document signé par près de trois cents organisations de la société civile et de partis politiques qui expriment leur refus d’aller aux élections avec Jovenel Moïse et exigent son départ », rappelle Steven Benoît, qui s’est réjoui d’une telle initiative. D'après l'ancien parlementaire, on ne peut pas comparer les signataires du document de RADI qui dans certains cas ont près de trente à quarante ans de militance aux dix personnes qui étaient invitées au Palais national que personne ne connaît.